<260>portants et qui mériteront de vous être mandés, je vous en communiquerai. Quant aux bisbilles entre la France et l'Angleterre relativement aux affaires des Indes- orientales,1 l'on doit croire, par les avis que j'en ai eus, que la négociation entre les deux cours reprendra faveur et que tout se passera tranquillement. Soyez, au reste, bien attentif sur les menées de la cour où vous êtes; la manière peu honnête et juste dont elle se prend actuellement dans la négociation avec le sieur de Fürst, et les chicanes qu'elle y met,2 m'éclaircissent de plus en plus sur ses mauvaises intentions, et qu'elle médite des desseins dont peut-être rien que l'impossibilité de les faire succéder avec succès ne l'empêche. Enfin, tâchez au possible d'approfondir mes soupçons et ne laissez point vous tromper par les apparences ; une attention continuée vous en orientera, et je ne présume pas la cour où vous êtes assez habile pour vous en faire la dupe.

Federic.

Nach dem Concept.


6235. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 26 février 1754.

J'ai reçu votre rapport du 12 de ce mois et ne saurais point encore cette fois-ci vous marquer des nouvelles de quelque conséquence et m'en remets ainsi à mes lettres antérieures. Au surplus, je suis bien curieux de savoir ce que c'est proprement ce qu'en conséquence du post-scriptum de votre rapport est arrivé au sujet de l'arrêt d'un homme au service de la compagnie d'Emden et de cinquante matelots anglais qu'on prétend avoir été enrôlés pour le service. Il faut absolument qu'il y ait du malentendu, et je ne saurais point me persuader que la compagnie d'Emden voulût jamais engager à son service ni matelots ni autre mariniers anglais, après avoir renvoyé tous ceux de cette nation qui autrefois lui ont offert leurs services.3 Enfin, vous vous informerez du fait et m'en ferez votre rapport exact, sans vous en mêler ouvertement jusqu'à nouvel ordre.

Federic.

Nach dem Concept.


6236. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 2 mars 1754.

Votre rapport du 20 du mois passé m'est heureusement parvenu, Je serai bien aise, quand vous pourrez me marquer de temps en temps des nouvelles intéressantes de Constantinople, bien que je ne doive pas laisser de vous faire observer que je ne saurais m'attendre à des résolutions vigoureuses de la part de la Porte, tandis que le Prince actuellement régnant4 sera en vie, prince faible et timide, qui de même que son ministère ne suit aucun plan et met dans toutes ses opérations une



1 Vergl. S. 251.

2 Vergl. S. 253.

3 Vergl. Bd. IX, 82.

4 Mahmud I.