<294> payer les sommes en question, ce premier ministre n'avait pas tardé de lui donner à connaître tout de suite que sa cour ignorait encore de quelle façon le baron de Beckers avait repris sa négociation à Vienne, mais que, si l'on se flattait que l'Angleterre donnerait quelque chose au-delà des 600,000 florins promis pour l'accommodement de l'Électeur palatin, on se tromperait fort, d'autant qu'on y était bien résolu de ne pas donner un sol davantage, ni pour cette affaire ni pour l'élection d'un roi des Romains en général. Au reste, ce que mes lettres cidessus mentionnées m'assurent positivement, c'est que de quelque façon que le susdit premier ministre pense, il ne saurait rien chipoter sur des négociations subsidiaires que vers le mois de novembre prochain, et après que l'on serait bien assuré de la présente administration et des forces que la cour aurait dans le nouveau Parlement, que jusqu'à ce temps-là ces gens-là ne sauraient prendre aucune résolution importante à moins d'évènement extraordinaire et d'objets nationaux; qu'aussi la principale attention des ministres anglais continuait d'être fixée sur les affaires intérieures, qui cependant parraissaient prendre une bonne tournure en faveur de la nouvelle administration.

Toutes ces circonstances font que je commence à croire que, si même la cour de Vienne avec la Russie avaient de mauvais desseins, qu'elles voudraient mettre en exécution, elles ne sauront point les réaliser cette année-ci, faute que l'Angleterre ne saurait pas y concourir; je présume même que l'élection d'un roi des Romains pourrait bien rester suspendue pendant le courant de cette année. Mais, quand je considère, d'un autre côté, ce que vous me confirmez par votre dépêche des arrangements militaires de la cour où vous êtes, des dépenses qu'on met en avance pour le campement à former en Bohême, des conférences sans fin entre les ministres de même qu'entre le marquis de Botta et le comte de Neipperg, avec d'autres circonstances, je souhaiterais fort que vous appliquassiez tous vos soins et tout votre savoir-faire afin de percer ce mystère et de me faire parvenir ce rapport que vous m'avez fait espérer par le post-scriptum de votre rapport antérieur à celui-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


6287. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 13 avril 1754.

Je vous sais tout le gré possible de la communication que vous m'avez faite par votre dépêche du 6 touchant les nouveaux mensonges dont la cour de Saxe m'a chargé auprès de celle de Vienne par rapport à une négociation de laquelle il ne m'est jamais entré la moindre chose dans l'esprit.1 Tâchez au possible de vous en orienter plus encore,



1 Vergl. Nr. 6228.