<307> qu'aussi, cela fait, on serait peut-être plus difficile et pourrait bien reprendre avec vivacité les chipotages avec les deux cours impériales et continuer les mêmes mesures que ci-devant, sur lesquelles l'on ne s'était ralenti que par les circonstances des nouvelles élections et parceque les Russes s'étaient voulu vendre trop cher en comparaison des motifs pour lesquels l'on voulait les engager. Je vous communique tout ceci pour que vous sachiez vous en diriger dans les recherches que vous ferez là où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.


6305. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 23 avril 1754.

Le rapport que vous m'avez fait du 9 de ce mois, m'a été fidèlement rendu. Quand vous y dites que le ministère de la cour où vous êtes ne prendrait aucune mesure ultérieure pendant le courant de l'été qui vient, et avant qu'il n'ait essayé ses forces au nouveau Parlement, je veux bien vous faire observer qu'en conséquence des avis qui me sont revenus de Moscou,1 il y a toute l'apparence que le grand-chancelier Bestushew ait trouvé moyen de faire goûter à sa souveraine le contre-projet du traité de subsides que le ministère anglais a proposé,2 et qu'on l'ait accepté, soit tel qu'il est, soit sous quelques conditions qu'on y a ajoutées. Je n'en suis pas encore si bien informé que je sache vous dire quelque chose avec précision là-dessus, mais, comme j'espère de l'être en peu de temps, je ne manquerai pas de vous en informer alors en détail. En attendant, supposé que le contre-projet du ministère anglais fût accepté tel qu'il a été proposé, je souhaiterais bien de savoir votre sentiment si cet incident ne saurait pas faire changer la façon de penser présente des ministres anglais et les rendre plus difficiles.

Sur ce que vous me dites qu'il était de l'intérêt du duc de Newcastle de se débarrasser dans le moment présent, autant qu'il pourrait, de toute affaire épineuse, et qu'en conséquence il saurait convenir de continuer à faire parler votre ami3 sur une composition amiable de mes différends avec l'Angleterre, je vous dirai qu'il me semble que j'ai fait faire déjà toute proposition que j'ai pu faire honnêtement à ce sujet, en conséquence de vos ordres antérieurs; que d'ailleurs il faudrait considérer, le ministère anglais étant tout occupé avec les affaires intérieures du royaume, si le duc de Newcastle voudrait prêter quelque attention sur ce qu'on lui ferait d'insinuations là-dessus; mais indépendamment de cela, et si vous le trouvez convenable, malgré cela je serais bien aise que votre ami continuât à s'expliquer avec le susdit ministre pour le tàter s'il n'avait quelque tempérament moins dur à



1 Vergl. S. 301 Anm. 3.

2 Vergl. S. 192.

3 Vergl. S. 262.