<343> des 300,000 livres sterling que l'Angleterre avait offertes par an, dans le cas que les troupes de Russie marcheraient effectivement aux opérations de guerre,1 l'on y insiste sur la somme de 500,000 livres par an, outre les provisions à fournir gratuitement dans les pays neutres, et, pour l'attente, tandis que la paix durerait, la somme de 200,000 livres pour chaque année, que les ministres anglais avaient offertes, en conséquence de leur contre-projet, une fois pour toutes,2 pendant les quatre ans que le traité durerait.

Comme apparemment le courrier qui a porté les dépêches du sieur Guy Dickens à ce sujet,3 sera déjà arrivé à Londres, il ne vous sera pas tout-à-fait difficile, à ce que je crois, de vous orienter sur la résolution que les ministres de la cour où vous êtes prendront sur les prétentions énormes de la part de la Russie, qui apparemment doivent faire échouer cette négociation ou donner au moins lieu à bien des contestations encore entre eux et le ministère de Russie, que la cour de Vienne tâchera d'appuyer au possible.

En attendant que vous sachiez me donner des informations précises là-dessus, je serais bien aise que vous me marquiez au plus tôt votre sentiment, selon la connaissance que vous avez des affaires de ce pays-là, si vous croyez que le ministère anglais saurait bien se prêter aux demandes de Russie ou quel parti il prendra sur ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


6354. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 30 mai 1754.

Les deux courriers qui étaient prêt„s à partir, l'un pour Pétersbourg et l'autre pour Londres, quand vous me fîtes votre rapport du 22 de ce mois, auront été apparemment chargés des dépêches relatives aux grandes différences qu'il y a, encore entre les ministres de Russie et de l'Angleterre par rapport au traité de subsides que le sieur Guy Dickens a négocié jusqu'ici, et dont je vous ai assez informé à son temps4 que la cour de Vienne voudra tâcher de concilier. Car je veux bien vous communiquer, quoique sous le sceau du dernier secret et avec ordre de n'en rien faire apercevoir à qui que ce soit, que je suis informé de très bon lieu qu'il s'en faut bien que la Russie se veuille contenter de la somme modique des subsides que l'Angleterre lui avait offerte comme son ultimatum; bien au contraire, après bien des conférences qu'il y a eu entre les ministres de Russie et le sieur Guy Dickens, et le rapport qu'on en a fait à l'impératrice de Russie, celle-ci a fait signifier au commencement du mois d'avril passé à son ministère sa dernière résolution, en conséquence de laquelle on a présenté dans une conférence



1 Vergl. S. 194.

2 Vergl. S. 195.

3 Vergl. S. 341.

4 Vergl. S. 211.