<387> regardaient la conclusion [de] la convention de subsides entre l'Angleterre et la Russie, à la satisfaction de celle-ci, comme immanquable, sentiment auquel bien d'autres personnes là se confirmaient, par les entretiens longs et fréquents entre le comte Kaunitz et le sieur Keith et l'air de contentement qu'on leur remarquait vis-à-vis l'un de l'autre. De plus, il ne m'est point inconnu que la cour de Vienne ne discontinue pas de représenter à celle de Londres qu'il ne fallait pas serrer si fort les cordons de la bourse à l'égard de la Russie, et que la première se sert de principal motif à ce sujet de la disposition favorable où se trouvait la Russie à concourir à leurs vues communes, et de sa situation actuelle, ayant presque le dos entièrement libre, et qu'on ajoutait que, si une fois il y arrivait du changement, ce serait un mal bien difficile, pour ne pas dire impossible, à remédier. Sur tout ceci, vous connaissez déjà, par ma lettre dernière que je vous ai faite, les conjectures que j'en tire, et je vous répète encore que je présume que la montre que le ministère anglais fait encore de son économie et de ses sentiments pacifiques, n'est dans le moment présent que pour m'endormir et pour soutenir d'ailleurs les pourparlers jusqu'à l'assemblée du Parlement, mais qu'alors, et quand il sera assuré de celui-ci, l'on changera de ton et de système. Comme je ne vous donne tout cela que pour des conjectures fondées sur les circonstances que je vous ai marqués, c'est à vous à présent d'y faire vos réflexions et de ne pas vous trop fier sur les apparences du dehors, mais de vous bien appliquer pour pénétrer au fond des affaires, pour bien connaître le dessous des cartes, afin que vous me sachiez faire des rapports exacts dont je puisse être satisfait.

Federic.

Nach dem Concept.


6409. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 30 juillet 1754.

Je suis bien fâché de la maladie de M. de Contest,1 tant par l'estime et la confiance que j'ai prises pour lui pendant le temps qu'il a manié les affaires, que par le retardement que cela va causer dans celles-ci. Comme je ne connais point M. de Saint-Florentin,2 et que d'ailleurs vous le dites occupé d'un département trop vaste pour pouvoir s'instruire à fond des affaires qu'il n'a point connues jusqu'à présent, ma volonté est que vous ne devez rien communiquer à M. de Florentin de tout ce que j'avais envoyé3 à milord Maréchal d'Écosse, peu avant son départ, de ce qui regarde la négociation de l'Angleterre avec la Russie touchant une convention de subsides, et le contre-projet que les ministres de Russie ont donné au sieur Guy Dickens, mais que



1 Vergl. S. 376.

2 Vertreter des Marquis de Saint-Contest.

3 Nr. 6366 S. 349.