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6412. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 3 août 1754.

J'ai reçu votre lettre du 20 du mois dernier. Votre attente sera remplie, et je viens de donner mes ordres que la somme ordinaire pour vous aider à former votre équipage en qualité d'envoyé,1 vous sera payée par la caisse de légation.

Au surplus, comme vous aurez apparemment déjà parlé à M. de Florentin sur ce qui regarde les insinuations que j'ai fait faire par mes ministres au chevalier de La Touche relativement à la cour de Danemark, avant que vous aurez reçu ma dernière lettre,2 je n'en serai pas fâché et vous permets de continuer à vous entretenir avec ce ministre sur cette affaire, afin de pouvoir me marquer ce qu'il a senti là-dessus. Mais gardez-vous bien de lui laisser entrevoir la moindre chose de ce que j'avais communiqué à milord Maréchal par rapport à la négociation de l'Angleterre en Russie, et ménagez-moi un secret impénétrable là-dessus, jusqu'à ce que vous aurez reçu mes nouveaux ordres sur ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


6413. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 3 août 1754.

Depuis la dernière dépêche que je vous ai faite du 30 de juillet, il m'est parvenu encore une lettre de Vienne de bon lieu qui m'assure que l'Angleterre continuait à faire entrevoir de se prêter, sinon en tout, du moins en partie, aux désirs des deux cours impériales par rapport au traité de subsides, sentant, à ce qu'on y dit, combien il lui importe, et aux alliés de la conserver. Je ne vous communique tout ceci que pour vous aider par là à faire vos recherches et vous orienter, afin qu'on ne vous fasse pas donner à gauche par des dehors trompeurs.

Ce qui me donne le plus de soupçon qu'il y ait quelque dessous de cartes, c'est [que] le duc de Newcastle et les ministres anglais ne s'expliquent aucunement sur l'affaire de mes différends avec l'Angleterre et en affectent un profond silence, après qu'ils en avaient fait tant de bruit au commencement. Ce qui me fait présumer qu'il y a un des sein caché dont on ne voudra éclater qu'à l'assemblée du Parlement. Réfléchissez-y bien et soyez en garde contre ceux qui peut-être nous voudraient jeter de la poudre aux yeux, et faites-moi après votre rapport, de manière que j'y puisse tabler.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 175.

2 Vergl. Nr. 6409 S. 387.