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6414. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Potsdam, 3 août 1754.

Votre dépêche du 251 du mois dernier m'est heureusement parvenue. Si jamais le baron de Bülow à Berlin eût fait une déclaration pareille à celle que le premier ministre vous l'a dit en conséquence du post-scriptum de votre dépêche, je m'en serais contenté, mais, comme il s'est contenté d'excuser le fait de l'officier qui a commis le désordre, je n'ai point pu me contenter là-dessus. Ainsi vous pouvez dire au premier ministre que, pourvu que sa cour me fasse faire cette déclaration qu'il vous a dite, et qu'on donne quelque marque d'indignation à l'officier en question sur son procédé irrégulier, je ne songerai plus à cette affaire.

Quant aux plaintes que l'évêque de Cracovie vous a faites, j'approuve parfaitement ce que vous lui avez reparti; aussi mes ministres vous adresseront la réponse que je fais faire à sa lettre.

Au reste, il me tarde bien d'avoir quelques nouvelles intéressantes relativement à la négociation en Russie. Comme il y a longtemps que je n'en ai reçu par votre homme confident, vous devez tâcher de m'en procurer, et bien que je sache que le retour de la cour de Russie de Moscou à Pétersbourg a sisté le cours de toutes négociations, je crois cependant qu'il y aura des nouvelles du comte Flemming à Vienne qui pourront me donner des éclaircissements bien intéressantes sur la négociation ci-dessus mentionnée.

Federic.

Nach dem Concept.


6415. A L'ÉVÊQUE DE CRACOVIE, COMTE DE ZALUSKI.

Berlin, 6 août 1754.

Monsieur l'Évêque de Cracovie. J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée en date du 23 de juillet passé, par le canal de mon ministre le sieur de Maltzahn à Varsovie.

Quant aux plaintes que vous m'avez portées contre les comtes Henckel et Gaschin, quoique je me souvienne que ceux-ci en ont fait autant à votre égard2 et qu'il paraisse, par tout ce qu'ils ont allégué en leur faveur, qu'ils ne se trouvent pas dans le tort, je ferai néanmoins examiner l'affaire de nouveau par des personnes impartiales, et vous pouvez compter qu'au cas qu'il dût se manifester que vos droits sont fondés, je tiendrai la main sur ce qu'il n'y soit porté la moindre atteinte. Mais, quand vous prétendez jouir d'une entière indépendance au sujet des trois villages enclavés dans mes États de Silésie, la chose ne saurait se soutenir et blesse diamétralement les droits qui me com-



1 In der Vorlage verschrieben: 28.

2 Vergl. S. 385.