<400> que les mal intentionnés n'en sauraient faire usage pour agacer la Russie. Au surplus, je suis persuadé que les menaces ne manqueront pas qu'on fera au nom de la Russie, mais qu'elles ne se réaliseront point, vu que ce n'est pas le système présent de la Russie de se commettre à l'occasion des affaires de Pologne; on remuera, on menacera, mais on ne procèdera pas aux effets.

J'ai trouvé un peu incongrue, entre nous soit dit, la réponse qu'a donnée le comte de Broglie;1 tâchez de le rectifier là-dessus par la douceur. Quant à l'argent que vous demandez pour en disposer, je vous ai déjà informé par ma lettre dernière2 que vous saurez employer jusqu'à 1000 écus pour faire rompre, selon les occurrences, les diétines en Prusse; aussi, tout ce que je puis faire à présent sur ce sujet, c'est de donner mes ordres au ministre de Massow, comme je le fais aujourd'hui, de tenir prêt la somme de 1,000 et en tout cas de 2,000 écus en ducats, pour vous en envoyer le nécessaire, par un exprès en courrier, dès que vous le demanderez.

Au reste, comme la Diète générale ne s'assemblera que le 30 septembre, et que je viens, en attendant, en Silésie, je pourrai alors régler avec vous ce qui faudra à l'égard de la Diète, selon les circonstances. Quant à l'affaire de la digue, mes ministres vous enverront d'amples instructions à la première ordinaire.3 Du reste, j'attends avec impatience les nouvelles que vous me promettez dans le post-scriptum de votre dépêche.4

Federic.

Nach dem Concept.


6424. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

Potsdam, 10 août 1754.

Puisqu'en conséquence de votre dernier rapport Sa Majesté Très Chrétienne vient de nommer pour succéder à feu de Contest M. de Rouillé, dont je connais assez le caractère, vous ne manquerez de lui faire le compliment convenable de ma part et de tâcher à vous emparer de sa confiance. Mais, comme il est tout neuf dans les affaires, mes intérêts et le bien de mon service demandent absolument que vous employiez toute votre adresse de vous faire des amis d'entre ceux des commis du département des affaires étrangères, comme le sieur Bussy5 et d'autres, qui y sont les plus routines et accrédités, et dont M. de



1 Maltzahn hatte dem französischen Botschafter in Betreff der marienwerderschen Grenzstreitigkeit (vergl. S. 398) die Aufklärung gegeben: „Qu'il avait bien été nécessaire d'avoir des bacs pour amener les fachines et tout ce qu'il fallait pour la chaussée.“ — „Mais ce ministre m'a répliqué que le Grand-Général prétendait que Votre Majesté n'était pas fondé à continuer cette chaussée jusqu'à l'île et de la joindre au continent, puisque cette île n'appartenait ni ne relevait de Votre Majesté.“

2 Nr. 6406.

3 Vergl. Nr. 6422.

4 Vergl. S. 413 Anm.

5 Vergl. S. 393.