<413> avait faite, que comme des fanfaronnades toutes pures et qu'il a bien soif de mon argent. Mais, comme j'ai une fois destiné 2,000 écus pour cet objet, il dépendra de vous de les retirer de Breslau, quand vous voudrez.

Au reste, s'il était possible de mettre au prix en argent les dépêches que vous m'avez faites par rapport aux affaires de l'ordinatie, avec celle que j'ai reçue de vous touchant les particularités au sujet des dépêches de Flemming,1 je taxerais celle-ci d'une valeur de 50,000 ducats, au lieu que je ne mettrais le prix de l'autre qu'à vingt. Vous pourrez aisément imaginer combien de la satisfaction m'ont causé celles tant par rapport à l'Angleterre, touchant l'affaire des subsides, qu'à l'égard de celles de Constantinople. Aussi, pour finir ma dépêche, je ne ferai que vous faire observer encore qu'il n'est du tout vraisemblable que la Russie voudra aller haut à la main pour opprimer les bien intentionnés en Pologne, dans un temps que la Porte Ottomane lui fait faire des déclarations si vives et énergiques pour un objet qui, à mon avis, intéresse bien moins la Porte que celui de voir la Pologne tout-à-fait dépendante de la Russie, de façon donc que celle-ci ne voudra pas se brouiller de gaieté de cœur avec la Porte, ainsi que tout ceci me confirme que le parti bien intentionné n'aura rien à craindre de la part de la Russie que des menaces qu'on n'épargnera nullement, mais qu'on ne réalisera point.

Federic.

Nach dem Concept.


6445. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 17. August: „Je voudrais pouvoir rendre compte en entier d'une pièce assez curieuse du comte Keyserlingk, partie il y a huit jours pour sa cour, sous le titre Réflexions sur l'état actuel du système en Europe, mais la personne de qui je tiens ceci, n'a eu le temps que de lire une page dans la chancellerie dudit comte, ayant été empêchée de passer plus avant. Voici ce que c'est. Ce ministre de Russie commence d'abord par établir pour système assuré le plan de la France d'avoir toujours en vue de s'acquérir la monarchie universelle, ajoutant qu'on ne pouvait y donner trop d'attention, cette puissance ayant des émissaires presque dans toutes les cours, grandes et petites, s'étant déjà

Camp de Spandau, 27 août 1754.

J'ai reçu votre rapport du 17 de ce mois. Sur ce que vous avez appris par rapport aux misères que le comte Keyserlingk a écrites à sa cour, sous le titre de Réflexions sur l'état actuel du système en Europe, je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, que c'est d'une part, par un ordre exprès du grand-chancelier Bestushew au susdit comte qu'il s'est vu obligé de coucher un tel écrit dont celui-ci prétend faire usage auprès de sa



1 Ueber Maltzahn's Mittheilungen aus den ihm durch Menzel zugänglich gewordenen Berichten des Grafen Flemming in Wien an den Grafen Brühl vom 19. Juni bis 31. Juli 1754 vergl. Nr. 6445.