<421>

6454. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Breslau, 9 septembre 1754.

J'ai bien reçu votre dépêche du 5 de ce mois, sur laquelle je ne saurais que vous renvoyer aux explications que je vous ai données par ma dernière lettre d'hier concernant ma façon de penser sur les circonstances présentes en Pologne.

Cette grande désunion des esprits qui règne là et le mécontentement de la plus grande part de la noblesse contre la cour, me persuade que je pourrai bien me dispenser de donner les 2,000 ducats que vous proposez pour rompre la Diète prochaine,1 vu que j'estime qu'il y aura bien d'autres dont l'intérêt demandera de ne point faire subsister la Diète, sans que j'y donne du mien.

Quant à ce qui regarde les propos que le comte de Brühl vous a tenus au sujet de quelques déserteurs de mes troupes qu'on refuse de me rendre en Saxe malgré le cartel établi,2 vous lui insinuerez que ce n'est point la bonne voie qu'on prend en Saxe pour faire exécuter fidèlement les stipulations comprises dans le cartel, et que, pourvu qu'on continuerait en Saxe d'éluder ces stipulations par de mauvais procédés, je serai obligé d'agir de la même façon à ses sujets et d'user de représailles.

Federic.

Nach dem Concept.


6455. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Breslau, 10 septembre 1754.

Vous verrez par la copie ci-jointe ce que mon ministre de Massow a été obligé de me représenter touchant les invasions que quelques-uns de la petite noblesse de la Pologne, voisins de la Silésie, ont attenté de faire dans ma Silésie, et des violences commises par eux. Comme je ne demande mieux que de cultiver à tous égards le bon voisinage avec la République, et que pour cet effet je ne veux point d'abord me servir des moyens d'ailleurs permis et loyaux, pour ne pas laisser impunément insulter par de pareilles insolences mes sujets, mon intention est que vous devez en parler au chancelier de la Pologne et à d'autres où il convient, en des termes doux et modérés et qui ne sentent d'abord la menace, afin qu'ils mettent ordre pour que mes sujets ne soient point exposés à de pareils inconvénients et que ceux de noblesse de la Pologne voisins de la Silésie n'osent plus insulter mes sujets, ni exercer des violences contre ceux-ci, pour ne point être obligé de recourir sans cela aux moyens permis, afin de mettre les miens en sûreté contre les insolences et les attentats de pareilles gens.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 413.

2 Vergl. Bd. IX, 32.