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6463. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 24 septembre 1754.

J'ai reçu vos rapports du 13 et du 17 de ce mois. Je pense tout comme vous sur le serment auquel on a obligé les États de le faire par rapport au secret à garder sur les affaires de la Barrière, que ce n'est qu'un jeu pour contrecarrer par là indirectement à ce qu'on ne fasse point [de réforme]1 ultérieure. Ce qui vient de se [passer] à cet égard, en conséquence de votre dernier rapport, me confirme dans ces soupçons. En attendant, si j'ose me fier à ce qu'on me mande de Vienne sur l'article de la Barrière, je crois qu'on emploiera bien du temps encore, avant qu'on pourra convenir là-dessus. Quant à vous, je suis persuadé que vous tâcherez de vaincre tous les obstacles pour réussir à pénétrer de quoi il s'agira dans les conférences qu'on tiendra sur l'affaire susdite de la Barrière.

Federic.

Nach dem Concept.


6464. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Extrait de la dépêche du baron de Knyphausen du 6 de septembre sur les propositions faites par le sieur Rouillé : Quant aux affaires de Turquie : Que le Roi cherchât à s'allier avec la Porte, pour s'assurer de la liberté de l'élection en Pologne et pour ce qui concernait les intérêts que Sa Majesté avait de communs avec la Porte, savoir l'abaissement de la cour de Vienne et l'entretien de la division en Pologne. Qu'apparemment le Grand-Seigneur se prêterait en ceci avec empressement, pourvu qu'on y voudrait faire les premières démarches et qu'on s'y prît par commencer à faire des propositions à la Porte pour le commerce des échelles. Ce que la France seconderait par ses bons offices.

Pour les affairés de Danemark: Que pour parvenir aux engagements à prendre entre le Roi et la cour de Danemark, il serait convenable que la Suède joignît ses bons offices à ceux que la France ferait, et que les deux cours travaillassent d'un commun accord pour l'exécution de ce projet. Que la Suède pourrait sonder les intentions du Danemark ou plutôt le consulter s'il ne serait point à propos qu'on se réunît pour déterminer le roi de

Potsdam, 24 septembre 1754.

Mon retour de la Silésie ne m'a pas permis d'accuser plus tôt la bonne réception de vos dépêches du 6, du 9 et du 13 de ce mois. Pour ce qui regarde les matières intéressantes que celle du 6 comprend, je veux bien vous dire que, quant aux affaires par rapport à la Turquie, vous remercierez bien poliment M. de Rouillé de la manière qu'il a bien voulu s'expliquer envers vous touchant les liaisons à prendre entre moi et la Porte Ottomane. Vous lui direz que, pourvu que la France voudrait seconder une pareille négociation par ses bons offices, je me prêterai de bien bon cœur à en charger quelqu'un de ma part qui passerait par Marseille à Constantinople, sans que personne saurait ni où il irait ni le sujet de sa commission, et qui serait instruit de ne commencer



1 Ergänzt aus Hellen's Bericht vom 13. September. Vergl. S. 388.