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les deux cours. A quoi le dernier [Barck] a répondu qu'il était convaincu qu'il était de l'intérêt de la Suède et du Danemark d'être liés, mais surtout à cette occasion, et qu'il ne pouvait qu'approuver sa façon de penser si conforme à la sienne. Ceci prouve que déjà depuis du temps le baron Backhoff a eu des ordres de s'ouvrir envers le comte Barck, mais de ne le faire qu'après que la naissance aurait été manifestée; car le temps est trop court pour que ces ordres aient pu lui arriver de fraîche date. On garde, au reste, dans les bonnes conversations un grand silence sur cet évènement, bien que je puisse confirmer qu'on voit à regret que le jeune Iwan se trouve par là si éloigné de la succession.1 Au surplus, le comte Keyserlingk s'est entretenu, il y a trois jours, avec celui de Kaunitz longtemps, et deux courriers ont été dépêchés, l'un du comte Keyserlingk, le même jour de cet entretien, et l'autre le fut hier au soir au comte Esterhazy.“

conclure avec la Russie, et si celleci voudra se contenter des subsides offerts par la première, et, supposé que cela arrive, vous reverrez la cour de Vienne aussi fière et orgueilleuse qu'auparavant.

Quant au dessein de mettre ses troupes sur le pied de pouvoir marcher au premier ordre, on se propose de tels desseins bien plus facilement qu'on ne les exécute; l'argent n'y fait pas tout et la dislocation de sa cavalerie en Hongrie y est un obstacle qu'elle ne saurait presque pas lever.

Je crois être instruit2 de quoi il s'est agi dans la longue conversation qu'en conséquence de votre rapport, le comte Keyserlingk a eue avec celui de Kaunitz, et qui a été suivie de l'envoi des courriers à Pétersbourg. Apparemment que le sujet principal en a été que la Russie a assez mal reçu les remontrances que la cour où vous êtes et ses alliés lui ont faites pour la déhorter de la construction du fort Élisabeth dans la Nouvelle Servie,3 au point qu'elle soupçonne celle de Vienne d'avoir, par un motif de jalousie de ce que des colonies des Serviens de Hongrie sont passées en Russie,4 instigué la Porte à montrer du mécontentement sur l'érection dudit fort, et que la cour de Pétersbourg a donné ordre au comte Keyserlingk d'insinuer à celle de Vienne qu'au cas que la Porte s'adressât encore à elle pour requérir l'interposition de ses bons offices auprès de la Russie dans l'affaire susmentionnée, elle ferait plaisir à celle-ci de la décliner. Sur quoi, le comte Kaunitz s'est répandu en plaintes vers Keyserlingk du peu de confiance que la cour de Pétersbourg marquait à celle de Vienne, qui, dans ses représentations à lui faites, n'avait eu d'autre but que de lui rendre service et prévenir les suites fâcheuses qui en sauraient revenir.

C'est, au reste, pour votre seule direction que je vous communique ces anecdotes, dont vous me ménagerez bien le secret.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 369.

2 Vergl. S. 463 Anm. 3.

3 Vergl. S. 449.

4 Vergl. Bd. IX, 311.