<5> j'espère que le ministère de France continuera encore dans ce dessein, auquel cas vous devez prendre l'occasion d'insinuer de ma part à M. de Contest adroitement et avec cette délicatesse que vous savez qu'il faut qu'on en use, qu'il serait bien à souhaiter que M. d'Havrincourt fût remplacé par quelque sujet sage et éclairé dont les instructions porteraient qu'il ne se mêlât aucunement des petites affaires qui ne regardaient particulièrement que celles de la famille royale, et qui prît à cœur de concilier au possible les dissensions entre le Roi et le Sénat de Suède, sans se déclarer ouvertement ni pour l'un ni pour l'autre parti, et qui traitât les affaires avec douceur. Vous ajouterez encore que je serais charmé, si M. de Contest voulait diriger l'affaire, supposé qu'un autre ministre fût envoyé en Suède au lieu de M. d'Havrincourt, que celui-là prît son chemin, s'il était possible, par Berlin, pour que je puisse m'expliquer tant soit peu avec lui sur ma véritable façon de penser touchant les affaires de Suède, qui à tous égards convenait à la France.

Federic.

Nach dem Concept.


5949. AU CONSEILLER PRIVE DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 27. Juni: „Je me suis tourné de tous côtés pour savoir de source de quelle façon on s'explique ici sur les mouvements des Tartares et des troupes turques. Tout ce que j'en ai pu tirer indirectement, se réduit à dire qu'on n'entend rien du tout de ce côté-là, que les nouvelles qu'on a de là bas sont toutes bonnes et que les bruits des gazettes ne signifient rien. Cette façon de s'expliquer me paraît des plus suspectes et prouve plutôt qu'on veut dérober, tant qu'il sera possible, la véritable situation des affaires. En attendant, il arrive des courriers successivement de Moscou, et le comte Keyserlingk continue1 ses fréquentes et longues conférences. Il a dépêché avant-hier un courrier à sa cour. L'ambassadeur de Venise paraît très intrigué et ne manque pas d'être fort long dans ses conférences avec le comte Kaunitz. Plusieurs lettres et surtout d'Italie parlent des mouvements des Turcs d'une façon à craindre une rupture avec les Russes.“

Potsdam, 7 juillet 1753.

Tout ce que vous continuez de me mander par votre rapport du 27 de juin dernier relativement aux affaires concernant la Turquie, mérite beaucoup d'attention de ma part. C'est aussi par cette raisonlà que vous ne vous épargnerez aucune peine possible pour les approfondir de plus en plus, et vous me marquerez les connaissances ultérieures que vous aurez su vous procurer à ce sujet; d'autant plus que vous comprendrez le mieux à quel point il m'importe d'en être parfaitement au fait.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. s. 2.