<55> subsides, en sorte que le Chancelier verra par là son plan échoué et que l'affaire restera là.

En racontant tout ceci au baron de Hœpken dans quelque conversation particulière que vous aurez avec lui, vous le prierez instamment de ma part de vouloir bien me garder un secret inviolable làdessus, tout comme sur les particularités suivantes que vous lui communiquerez encore : c'est que j'ai appris que la cour de Copenhague a un dessein formé sur la Scanie dont elle voudrait dépouiller la Suède à la première occasion qu'elle trouverait favorable pour exécuter son plan. Que quelque chimérique que ce plan paraisse être, on me le soutient malgré cela pour véritable, en m'assurant que le dernier voyage que des officiers danois avaient fait à Landskrona et en Scanie, n'avait eu pour but que de reconnaître ce pays-là. Que malheureusement le baron de Fleming ne s'apercevait pas de ce dessein, se fiant aux paroles flatteuses que le ministre de Bernstorff lui donnait pour l'endormir, mais qu'on se prenait si mal à Copenhague sur ce dessein qu'on ne saurait s'y méprendre, et que les susdits officiers, après leur retour de la Scanie à Copenhague, sauvaient si peu les apparences qu'on les voyait agités et en conférences entre eux et avec leurs chefs relativement à ces affaires.

Quant à moi, qui ne sais pas encore me décider entièrement sur la réalité de ce plan, je suis d'opinion qu'il y a peut-être quelque concert entre le roi de Danemark et celui de l'Angleterre1 qu'au cas d'une guerre en Allemagne le Danemark devrait alors attaquer la Suède dans la Scanie, afin de l'occuper par là et l'empêcher à pouvoir se mêler de cette guerre en Allemagne. Je finis en vous recommandant encore un secret impénétrable sur ces sujets et de n'en parler que dans la dernière confidence au baron de Hœpken.

Federic.

Nach dem Concept.


6006. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 21 août 1753.

Vous verrez par la dépêche du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci, de quelle manière je me suis déclaré sur les nouveaux expédients que M. de Contest m'a fait proposer pour accommoder mes différends avec l'Angleterre par rapport aux prises maritimes, en consequence d'une dépêche qu'un courrier a portée en dernier lieu au chevalier de La Touche.2

M'étant expliqué dans la susdite dépêche à vous que ma première demande pour le dédommagement de mes sujets était de 120,000 écus d'Allemagne ou de 20,000 livres sterling, et que, s'il n'y avait pas moyen de porter l'Angleterre à payer cette somme, je voudrais me



1 Vergl. S. 47. 49. 50.

2 Vergl. S. 52.