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6011. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 25 août 1753.

J'ai reçu vos rapports du 14 et du 18 de ce mois et serai bien aise que vous continuiez de veiller avec attention sur tout ce qui regarde les vues de la cour où vous êtes sur la Scanie et les menées du ministre Bernstorff, pour m'en faire vos rapports avec exactitude et de sorte que que j'y puisse compter. J'approuve la réponse que vous avez donnée touchant les officiers qu'on a eu envie d'envoyer au campement que je vais former.1 Si l'on a pris la résolution de n'y songer plus du tout, c'est la meilleure qu'on aura pu prendre, car sûrement ces officiers auraient eu du désagrément, vu que mes arrangements sont faits qu'aucun officier étranger indistinctement ne sera admis au camp sans ma permission expresse et par écrit. Au reste, je veux bien vous avertir que, sur les instances de la reine de Danemark, son frère, le prince Ferdinand de Brunswick, qui est à mon service, ira faire un tour à Copenhague dans le mois d'octobre qui vient, avec ma permission, et que je me promets de ce voyage du bien pour la cause commune, s'il est possible encore de s'en promettre, vu la solidité et les bons sentiments que je connais à ce digne Prince.2

Federic.

Nach dem Concept.


6012. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 28 août 1753.

Votre rapport du 10 de ce mois m'a été bien rendu, et j'attends que vous continuerez à me rendre vos dépêches aussi intéressantes que celles que vous m'avez faites depuis quelque temps.

Pour ce qui regarde ce libelle diffamatoire3 dont vous m'avertissez qu'il en court des manuscrits en Angleterre, je vous dirai que vous n'en devez point vous embarrasser et ne pas le révéler ni n'en faire aucun bruit. Ce serait trop honorer la calomnie que si vous vous donnez des mouvements là-dessus, et plus ses traits | [sont] grossiers, plus tôt ils s'émoussent et tombent dans le mépris et dans l'horreur des honnêtes gens. D'ailleurs je ne me soucie jamais de ce que des enragés écrivent sur mon sujet personnel, pourvu que le bien de mon État n'en souffre pas.

Au reste, j'espère de voir à présent bientôt accommodés mes différends avec l'Angleterre, et ma curiosité sera d'apprendre au juste de vous si cet accommodement fera plaisir au roi d'Angleterre, ou si c'est



1 Vergl. S. 50.

2 Vergl. S. 49.

3 „Idee de la personne, de la manière de vivre et de la cour du roi de Prusse.“ Gedruckt unter dem Titel: „Memoires pour servir à l'histoire de notre temps mis au jour par M. M. C. F. Ecuyer, London, printed for R. Jennys.“