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son ami que, quoique le roi de Sardaigne ait voulu paraître en être content, ce n'était que dissimulation, puisqu'il savait que ce Prince ne l'était pas plus qu'on l'était en Espagne.

Voilà des notions sur l'authenticité desquelles vous pouvez compter; je serais bien aise que [vous] en communiquiez confidemment, mais en détail, avec M. de Saint-Contest, en tâchant de le persuader combien le temps paraissait favorable pour la France de renouveler avec les deux cours, afin de lui inspirer par là l'envie d'y travailler avec vivacité.

Au reste, vous direz au chevalier de Quinsonnas au sujet de la lettre1 que vous m'avez envoyée de sa part, que j'étais bien fâché de ne pas pouvoir m'intéresser pour lui auprès de l'ordre de Malte, vu que les conjonctures n'y étaient pas assez propres et que d'ailleurs je n'avais point ou peu de correspondance avec l'ordre, ainsi qu'il serait toujours mieux de s'adresser à la cour de France, dont les recommandations seraient bien plus efficaces pour ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


6021. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Camp de Spandau, 3 septembre 1753.

Je ne fais qu'accuser aujourd'hui votre rapport du 24 dernier, et comme, en attendant, les choses relativement à mes différends avec l'Angleterre ont pris tout une autre face qu'il n'y avait au temps que je vous faisais mes dépêches du 7 et du 11 du mois passé, et qu'il ne s'agit à présent que de tomber d'accord avec le ministère anglais sur la somme qu'on paiera pour l'indemnisation de mes sujets relativement aux pertes qu'ils ont souffertes par les prises maritimes, je ne puis que vous renvoyer sur les dernières dépêches que je vous ai faites à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


6022. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Camp de Spandau, 3 septembre 1753.

Vos dépêches du 21 et du 24 d'août m'ont été bien rendues, au sujet desquelles je suis bien aise de vous faire observer que le ministère se flatte peut-être sans effet qu'il pourrait conduire à son gré la Russie, sans faire à son égard des efforts extraordinaires en argent, de sorte qu'on saurait bien appliquer à cette occasion ce qui se dit communément a l'égard des Suisses, que sans argent point de Russie.

D'ailleurs, comme le seul grief qui a resté à vider entre l'Angleterre et moi relativement aux prises maritimes est sur le point d'être accommodé au gré et à la satisfaction des deux partis par la proposition raisonnable que la France en fera faire par le duc de Mirepoix,2 j'ai de la peine à



1 D. d. Malta 24. Juli 1753.

2 Vergl. S. 55. 56.