<66> me persuader que le ministère anglais voudrait gratuitement s'exposer en chargeant la nation sans rime ni raison de sommes aussi énormes que celles que les ministres de Russie demandent en subsides, soit en temps de paix aussi bien que de guerre.

Au reste, je vous recommande encore de veiller de bien près sur les menées et sur les allures du chevalier Williams,1 qui de l'esprit fougueux et animé injustement contre moi que vous le connaissez, ne souhaiterait mieux que de pouvoir tout brouiller, se dût-il servir des plus atroces imputations et calomnies à mon égard pour y parvenir.

Federic.

Nach dem Concept.


6023. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Camp de Spandau, 3 septembre 1753.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 24 du mois passé. Il s'en faut bien que tout ce qui a couru de bruit sourd en Suède par rapport à une révolution en Russie et à une abdication volontaire de l'Impératrice, ait la moindre apparence de vérité, et vous pouvez compter que ce sont des choses absolument fausses, controuvées apparemment par quelque visionnaire politique en Pologne qui en a imposé à d'autres.

Federic.

Nach dem Concept.


6024. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Camp de Spandau, 3 septembre 1753.

Je vous sais gré du rapport que vous m'avez fait par votre dépêche du 28 dernier de la conversation que vous avez eue avec le comte Dehn, et approuve parfaitement la manière dont vous l'avez tourné pour tirer de lui quelques éclaircissements par rapport aux affaires publiques, et la réponse que vous lui avez donnée. Ce que vous me dites, sur ce que vous l'aviez trouvé préoccupé de ma puissance formidable et des grands desseins que je méditais, m'a confirmé2 dans le soupçon qu'il faut bien qu'il y ait eu quelque chose sur le tapis à l'occasion du traité de limites fait entre le Danemark et l'Hanovre relativement à une diversion à faire par le Danemark à la Suède dans la Scanie, quand une guerre s'élèverait contre moi, pour empêcher la Suède à ce qu'elle ne saurait me porter aucun secours. Au reste, vous tâcherez de votre mieux, autant qu'il se pourra faire, sans une affectation marquée, [de cultiver] l'amitié et la confiance du comte Dehn, en attendant l'arrivée du prince Ferdinand de Brunswick,3 qui peut-être trouvera moyen de désabuser la



1 Vergl. S. 47. 48.

2 Vergl. S. 47. 49. 50. 55.

3 Vergl. S. 63.