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unanime là-dessus, et que ce qu'il lui avait témoigné ci-devant,1 ne saurait avoir lieu présentement. M. de Mirepoix m'avoua en même temps qu'il n'avait pu s'empêcher de déclarer tout de suite à ce ministre que Votre Majesté ne ferait jamais une telle démarche et que le Roi son maître ne la Lui conseillerait pas non plus; qu'il ne comprenait rien dans la conduite que l'on tenait en cette occasion vis-à-vis de sa cour.“

de Russie, relèverait le ton à celuilà,2 comme je vous en ai déjà averti par mes lettres antérieures; mais je n'ai point cru que cela irait au point qu'il s'expliquerait d'une manière aussi déraisonnable que celle que vous me marquez que le duc de Newcastle a fait en dernier lieu au duc de Mirepoix. Cela ne m'embarrasse cependant nullement, vu que les offres que la France a faites et fera peut-être encore,3 sont aussi équitables et conformes aux propos du sieur Pelham4 qu'il faut estimer que le susdit ministère reviendra à la raison, à moins qu'il ne veuille s'exposer à être l'objet de l'indignation de la nation et de tout le monde raisonnable s'il arrivait jamais qu'il en fût instruit de tout le détail.

Au surplus, comptez que la France ni moi faiblirons là-dessus et n'accepterons jamais de propositions aussi déraisonnables que celles en question. Aussi suis-je bien aise de vous dire pour votre direction qu'en conséquence de mes lettres de France, quand le comte Albemarle s'est voulu expliquer de la même manière aux ministres de France, on lui a répondu du haut ton, en lui déclarant que la France se garderait bien de me porter le message de pareilles indignités, de sorte que le comte Albemarle en avait paru bien déconcerté.

Au reste, soyez bien attentif et employez tous vos canaux pour savoir au juste la réponse que les ministres feront à la dépêche du sieur Guy Dickens5 par rapport aux propositions du ministère de Russie et ses demandes énormes, afin de pouvoir m'en informer à temps avec toute la justesse possible. Ne négligez pas, d'ailleurs, d'observer les allures du chevalier Williams;6 quelque petit rôle qu'il joue à Londres, il ne faut souvent qu'un petit individu pour faire plutôt du mal que du bien. Quant au traité des limites conclu entre le Danemark et l'Hanovre,7 il n'y a point à douter de son existence, quoiqu'il puisse être ignoré à Londres.

Federic.

Nach dem Concept.


6031. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Camp de Spandau, ii septembre 1753.

Mes occupations ne me permettant pas aujourd'hui de m'expliquer amplement envers vous sur le contenu du post-scriptum de votre rapport



1 Vergl. S. 18.

2 Vergl. S. 75.

3 Vergl. S. 55. 56.

4 Vergl. S. 53.

5 Vergl. S. 73.

6 Vergl. S. 66.

7 Vergl. S. 66.