5947. A LA REINE DE SUÈDE A ULRICHSDAHL.

[Potsdam, 3 juillet 1753].

J'ai appris de bon lieu4-1 que d'Havrincourt songe à retourner en France, qu'il sollicite un congé pour aller là travailler à obtenir quelque autre ambassade et, au cas qu'il ne réussisse pas, à demander son rappel. Dans ce cas-là je tâcherai d'obtenir de la France qu'on choisisse à la place d'Havrincourt un sujet doux et modéré qui s'applique plutôt à concilier les esprits que de nourrir les dissensions et qui ne se mêle d'aucune affaire purement domestique de la cour. Je ferai de mon mieux que cet homme nous passe ici sur son chemin en Suède, où je n'oublierai rien pour lui inspirer de bons sentiments.

Quant aux autres affaires, je crois qu'il est difficile d'empêcher dans des républiques où il y a deux partis formés qu'il n'y ait de faux rapports et des babils. Comme cela ne cessera en Suède, tandis que la forme présente du gouvernement existe, le moyen le plus convenable pour en prévenir tout effet fâcheux, est à mon avis de ne pas prendre feu là-dessus, de temporiser et de tâcher à ramener autant qu'il se peut par la douceur et de la modération les esprits revêches.

Federic.

Nach dem Concept. Das Datum ergiebt der Bericht Rohd's, Stockholm 24. Juli 1753. Vergl. S. 34.



4-1 Vergl. Nr. 5948.