5990. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

[Potsdam], 10 [août 1753].

Je compte, mon cher Milord, que voilà la dernière fois qu'il sera question du fol de poète et de sa Médée.39-3 Je lui pardonne et méchan<40>cetés et friponneries et satires et calomnies; absolution plénière pour tous les péchés passés comme à l'année sainte! Je voudrais qu'il n'eût jamais décoché ses brocards que contre moi, je ne l'aurais pas chassé; mais la façon infâme dont il en a usé envers Maupertuis, est inexcusable. Enfin, c'est une affaire que je regarde comme finie.

Nous jouissons ici d'une profonde paix, malgré tous les camps qu'on fait à droite et à gauche de nos frontières; nous camperons à notre tour,40-1 mais le 12 de septembre nous rentrerons dans nos quartiers d'hiver. Il vient ici beaucoup d'étrangers40-2 dont franchement je me passerais volontiers. Je serai bien aise de voir des Français qu'on dit qui nous viennent; le malheur est que toute l'Europe est le confident de leurs secrets. Adieu, mon cher Milord, portez-vous bien, ne campez pas, gardez-vous d'affaires avec des poètes et de querelles avec les p......, c'est le seul moyen de vivre heureux en ce monde.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



39-3 Vergl. S. 14. 31.

40-1 Vergl. S. 46; Bd. IX, 346. 349—351. 359. 363. 455.

40-2 Vergl. S. 47.