6178. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

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Maltzahn berichtet, Dresden 15. Januar: „On parle ici d'une augmentation que Votre Majesté doit faire actuellement de Son armée, de même que d'un transport d'artillerie et de munitions qui doit s'être fait depuis peu à Magdebourg et en Silésie“ …

„Je viens d'avoir un entretien encore avec l'ambassadeur de France sur les affaires de Pologne, où je me suis aperçu assez clairement qu'il croit que, quand son ministère lui a écrit que milord Maréchal n'avait rien proposé là-dessus,219-3 il faut que ce qu'il a dit n'ait pas été assez pressant pour faire prendre quelque résolution au Conseil du roi de France. Il m'a donné assez à entendre que, si Votre Majesté voulait faire proposer l'affaire à présent et insister absolument sur la nécessité de prendre quelque arrangement, on s'y prêterait volontiers, et que même

Berlin, 19 janvier 1754.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 12 et du 15 de ce mois. Vous pouvez traiter tout ce qu'on a dit d'une augmentation que je devais faire actuellement de mon armée, comme des bruits de ville que des têtes chimériques ont fait courir pour en faire illusion au public: enfin, comme une chose à laquelle je n'ai nullement songé jusqu'à présent. Quant aux transports d'artillerie et de munitions de guerre qui se font de temps en temps ici, je suis bien aise de vous dire qu'il n'y a rien d'extraordinaire là-de-

on ne ferait plus la difficulté qu'on a faîte d'abandonner le détail et l'arrangement de cette affaire à nous deux, en cas que Votre Majesté le demandât encore. Je soupçonne quasi qu'on a écrit au comte de Broglie de me faire entendre tout cela, sans me le dire expressément — car je sais qu'il a une correspondance secrète avec une personne220-1 qui lui signifie immédiatement les sentiments de son maître, qui, à ce qu'il m'a dit ci-devant, est très porté à prendre quelque arrangement de concert avec Votre Majesté — et que le roi de France voudrait peut-être que Votre Majesté fasse parler assez vivement, pour que M. de Saint-Contest soit obligé de proposer l'affaire dans le Conseil. Mais comme ce n'est qu'une conjecture, qui pourrait faire tort à l'Ambassadeur, si on en parlait, j'ose supplier Votre Majesté de n'en rien marquer à milord Maréchal ni d'en faire remarquer quelque chose au sieur de La Touche. Si, au reste, Votre Majesté veut faire de nouvelles propositions, et avec la vivacité que le comte Broglie m'a témoigné être nécessaire pour tirer son ministère de sa léthargie, Votre Majesté jugera Elle-même si Elle veut en charger milord Maréchal ou le chevalier de La Touche, et je crois qu'il Lui sera plus agréable que l'affaire se fasse ici entre l'Ambassadeur et moi, puisqu'il y aura plus de facilité d'éloigner les objections que le ministère de France pourrait faire, l'Ambassadeur s'étant occupé comme moi, autant que nous devions, de ces affaires-là.“

dans, et, pour peu qu'on ait pris garde à ce qui s'est fait à ce sujet dans le temps passé, on trouvera que ce sont des transports qui se font annuellement, en conséquence de certains arrangements que j'ai pris depuis bien d'années, de sorte que, si on en veut tirer des conséquences, l'on en tirera encore l'année future et d'autres qui succèderont, quand on verra exécuter les mêmes arrangements.

Pour ce qui regarde les insinuations que le comte de Broglie vous a faites relativement aux affaires de Pologne, j'en ferai parler mon ministre, le comte de Podewils, au chevalier de La Touche, quoique toujours de manière que le secret du comte de Broglie qu'il vous a demandé, n'en soit point exposé.220-2

Federic.

Nach dem Concept.



219-3 Vergl. S. 204.

220-1 Der Prinz von Conty.

220-2 Vergl. Nr. 6179.