6371. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Magdebourg, 14 juin 1754.

J'ai reçu votre rapport du 5 de ce mois. J'aurais souhaité que vous vous fussiez expliqué tant soit peu plus clairement sur le lieu où le général Scherzer songe de faire voir de bonne heure, l'été prochain, à Leurs Majestés Impériales le corps de Croates; voudront-elles passer alors en Hongrie ou en Croatie?

A cette occasion je suis bien [aise] de vous informer, quoique pour votre direction seule, que je sais de très bonne main362-2 à présent que le dessein que la cour où vous êtes a eu de faire de grands campements dans le courant de cette année-ci en Hongrie, en Bohême et en Moravie, a été bien réel, par la raison que la cour de Moscou a prétendu, et même avec vivacité, encore au sujet du traité de subsides à faire avec l'Angleterre, que celle de Vienne devrait reconnaître le cas d'alliance en conformité de ce qui a été stipulé par le traité de l'an 1746, s'il arrivait que j'attaquerais la Russie en haine de cette alliance, et de faire assembler en attendant des corps considérables de troupes de tous côtés de la Silésie. Sur quoi, la cour de Vienne a voulu se prêter, d'abord, pour faire prendre consistance à la convention des subsides; mais, comme la cour de Londres n'a point trouvé convenable de se prêter aux demandes pécuniaires de la Russie, et que cette négociation est, selon toutes les apparences, sur le point d'être rompue, voilà la raison pourquoi tous ces susdits campements formidables ne paraîtront pas.

Federic.

Nach dem Concept.

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362-2 Vergl. S. 354.