6482. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Potsdam, 12 octobre 1754.

J'ai bien reçu votre dépêche du 27 septembre dernier et suis très fâché d'apprendre, par tout ce que vous m'y marquez au sujet de la conversation que la Reine a eue avec vous, que les affaires en Suède s'aigrissent en sorte qu'il ne paraît presque plus aucun moyen pour les réconcilier. Ce qui me fâche le plus, c'est que, malgré cela, la cour ne songe point de prendre le seul chemin qui lui reste pour se tirer de l'embarras, savoir celui de la corruption, qui serait cependant bien préférable à la voie des violences, par laquelle le plus rarement les choses réussissent, et qui est ordinairement exposée à mille traverses. Comme le Sénat n'est point dépourvu des fonds pour se faire un grand parti à la Diète, et que le Roi n'y aura rien à donner, j'en dois raisonnablement conclure que le premier s'embarrassera peu du reste et se rendra favorable la Diète au point que celle-ci prononcera pour lui, et que la cour y succombera. Je ne comprends d'ailleurs d'où ce grand dérangement des finances du Roi, tel que vous me le marquez, peut arriver, vu que les États lui donnent plus pour l'entretien de sa cour qu'il n'en ont fait à ses prédécesseurs.

Au reste, j'attends que ma sœur vous parlera encore sur la proposition à faire au baron de Hœpken,440-1 pour vous dire mon sentiment sur ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.

<441>

440-1 Vergl. S. 381.