6490. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

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Klinggräffen berichtet, Wien 12. October : „Le silence sur les Russes continue encore ici, depuis mon retour,446-4 dans les bons endroits, où on les alléguait avant cela comme l'épouvantail de l'Europe, ce qu'on peut sûrement attribuer aux sentiments que la Porte a fait manifester en Pologne. Si par hasard on en fait mention ici, ce n'est que par modestie, en assurant qu'ils ne se mêleraient point des affaires de la Pologne, langage bien différent du premier, sans doute conseillés par leurs alliés d'en agir ainsi, afin de ne point attirer le Turc, car on le craint ici extraordinairement, sachant qu'il en veut à la Russie et qu'il pourrait trouver l'occasion favorable dans les troubles de Pologne de l'attaquer; la voie de le faire par les déserts qui séparent les deux empires, renfermant presque une impossibilité de la joindre.“

Potsdam, 22 octobre 1754.

Il paraît, par ce que vous me marquez dans votre rapport du 12 de ce mois des affaires de Pologne, que vous êtes très bien au fait de celles de la présente Diète, de façon que je n'ai rien à y ajouter, si ce n'est que, selon toutes les apparences, ladite Diète échouera.446-5

La naissance du jeune prince Paul en Russie doit embarrasser la cour de Danemark au point qu'elle se verra attirée par cet évènement bon gré mal gré elle dans le parti français et d'autres alliés bien intentionnés, ce qui, après cela, produira vraisemblablement un certain équilibre propre à contre-balancer le parti des deux cours impériales.

 

La cour de Vienne ne fait sans doute pas bonne mine à ces différentes variations dans les affaires, et c'est là précisément qui doit vous engager à observer les visages à leur sujet.

Federic.

Nach dem Concept.



446-4 Vergl. S. 409.

446-5 Vergl. S. 436.