<102> trouvent les affaires entre la France et l'Angleterre, qui apparemment aboutiront à une guerre ouverte entre ces deux puissances. C'est aussi pourquoi je vous recommande de veiller avec une attention continuée à tout ce qui arrivera à ce sujet, et aux mouvements qu'apparemment les ministres de Vienne et de Londres se donneront pour attirer les États-Généraux dans leurs vues,1 afin que vous soyez à même de m'en faire des rapports bien exacts.

Federic.

Nach dem Concept.


6713. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 1er avril 1755.

Votre rapport du 21 du mois passé m'a été fidèlement rendu, dont les circonstances qu'il comprend,2 m'indiquent clairement que la rupture entre l'Angleterre et la France est inévitable3 et apparemment déjà résolue de la part des ministres anglais, qui n'attendront que le temps que la flotte mettra à voile, pour publier alors la déclaration de guerre. Ce que je désire à présent d'apprendre de vous, c'est si, malgré la guerre déclarée contre la France, le roi d'Angleterre passera encore cette année en ses États d'Allemagne4 ou s'il reste décidé qu'il ne sortira pas de l'Angleterre.

Au surplus, je ne saurais assez vous recommander de vous informer soigneusement de toutes les mesures qu'on prend en Angleterre pour faire et soutenir la guerre, et de m'en faire vos rapports avec toute l'exactitude imaginable.

Federic.

Nach dem Concept.


6714. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 1er avril 1755.

Les dépêches que vous m'avez faites du 21 du mois passé, me sont heureusement parvenues, et j'ai été aise de voir que M. de Rouillé commence, quoiqu'un peu tard, d'ouvrir les yeux sur les illusions que les ministres anglais lui ont faites jusque là par leurs protestations des sentiments pacifiques dont ils imposaient au duc de Mirepoix,5 d'ailleurs assez malhabile négociateur dans des affaires tant soit peu croustilleuses, de sorte que celui-ci en fut la dupe et fit par sa faute que M. de Rouillé ne savait voir assez clairement sur les véritables desseins des ministres anglais. Comme, selon mes dernières lettres d'Angleterre, les choses y vont de mal en pis et sont dans la dernière crise, depuis que le duc



1 Vergl. S. 94.

2 Den wesentlichen Inhalt des Berichts Michell's vom 21. März geben die unter Nr. 6714 und 6715 folgenden Erlasse an Knyphausen und Klinggräffen wieder.

3 Vergl. S. 98

4 Vergl. S. 89.

5 Vergl. S. 97.