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changement du système,1 vu que le Sénat a la force en argent en main et que son parti est lié et que tout cela manque à la cour.

Au surplus, selon mes dernières lettres de France, le ministère est si occupé là de ses affaires par rapport à ses différends avec l'Angleterre et à la guerre dont elle2 est menacée, que cela absorbe absolument toute son attention.3

Federic.

Nach dem Concept.


6761. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Potsdam, 29 avril 1755.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 18 de ce mois, et il m'a été bien fâcheux de voir que la Reine, ma sœur, a tant laissé gagner l'ascendant du parti soi-disant de la cour, mais plutôt de Russie4 sur elle qu'elle n'en sait point revenir des fausses impressions qu'ils lui ont inspirées, malgré toutes les bonnes raisons que vous lui avez alléguées; car il faut que j'avoue que j'ai trouvé celles que vous lui avez opposées, en conséquence de votre rapport, très sages et toutà-fait solides, que j'en ai tout lieu d'être content Ce qui y est le plus fâcheux, c'est que, de la façon que ma sœur agit présentement, la France et moi serons obligés d'abandonner le parti de la cour et d'appuyer celui du Sénat; car le moyen de conserver des liaisons avec des gens qui entrent aussi ouvertement avec le parti russien? Enfin, il ne nous restera que de garder toutes les politesses et attentions pour la cour de Suède, mais nous attacher principalement à celui du Sénat, pour ne pas abandonner tout-à-fait la Suède au merci de la Russie. Ce qui vous soit dit pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.


6762. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 29 avril 1755.

J'ai reçu par l'ordinaire dernier vos rapports du 15 et du 18 de ce mois, dont les nouvelles qu'ils comprennent5 me font juger que la guerre entre la France et l'Angleterre est inévitable, de sorte qu'on n'aura qu'à voir comment elle commencera.

Comme, malgré ces circonstances et contre les sentiments des ministres, le roi d'Angleterre continue de vouloir passer à Hanovre,6 je serai bien aise que vous me mandiez votre sentiment si ce Prince, après son arrivée à Hanovre, voudra, nonobstant la situation présente des affaires vis-à-vis de la France, mettre sur le tapis celle de l'élection d'un



1 Vergl. S. 130.

2 La France.

3 Vergl. S. 130.

4 Vergl. S. 90.

5 Vergl. Nr. 6763.

6 Vergl. S. 133.