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ce Prince n'avait point des engagements avec l'Angleterre, mais qu'il avait toujours insisté pour en prendre avec la France, à des conditions aussi fortes qu'elles seraient extrêmement onéreuses à celle-ci,1 que cependant, si la cour de France le voulait, j'en parlerais au Landgrave et me réglerais, en attendant, sur ce que M. de Rouillé vous avait dit à ce sujet.

Au surplus, vous ajouterez que, si l'on disposait bien ses affaires en France, on pourrait être le maître de la Flandre dans une seule campagne, puisqu'elle était mal gardée et les forteresses bien loin d'être réparées.

Federic.

Nach dem Concept.


6775. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 6 mai 1755.

J'ai reçu par l'ordinaire dernier les rapports que vous m'avez faits du 22 et du 25 d'avril dernier, et vous sais parfaitement gré des choses bien intéressantes dont vous m'avez rendu compte par là.2

Ce qui m'a fait surtout plaisir d'apprendre, c'est ce qu'il y a bien présumer à présent que, selon le plan que le ministère anglais a adopté, la guerre ne deviendra pas générale dans le courant de cette année-ci et qu'il saurait arriver par les évènements que l'année qui suit se passera encore, sans que la combustion sera tout-à-fait générale, malgré les hostilités qui se feront entre l'Angleterre et la France par mer.

Comme je n'ai d'ailleurs rien d'intéressant à vous mander, j'attends les rapports que vous continuerez à me faire sur tout ce qui passera à la suite de ces affaires.

Federic.

Nach dem Concept.


6776. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 6 mai 1755.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 26 d'avril passé. Selon nos derniers avis de Londres, le langage que le duc de Mirepoix a tenu aux ministres anglais pour leur déclarer que la France n'accepterait jamais leur contre-projet,3 ni ne répondrait même là-dessus, a bien surpris ceux-ci, qui ne se sont point attendus à cette fermeté de la part de la France; aussi la réponse que le susdit ambassadeur a eue, n'a été ni déclinatoire ni rapprochante aux sentiments de la France et calculée simplement pour ne pas rompre la négociation et pour gagner du temps. Le plan que le ministère anglais s'est formé, doit être de retenir l'ambassadeur de France en Angleterre, de laisser séjourner



1 Vergl. Bd. IX, 142.

2 Den wesentlichen Inhalt der Berichte Michell's, London 22. April und London 25. April, giebt der Immediaterlass an Klinggräffen 6776).

3 Vergl. S. 122.