<182> aura même des difficultés insurmontables pour pratiquer cette route par terre depuis Hambourg jusqu'à Leipzig dont on a fait tant de bruit jusqu'à présent, et j'ai de la peine à croire qu'on ait défendu aux Saxons de ne rien faire plus venir par eau par Magdebourg, vu qu'il y a tant de sortes de marchandises dont le transport ne saurait se faire que par eau. Enfin, je vois bien par tout ceci que ce sont principalement les marchands de Leipzig qui remuent à la cour de Dresde pour tenter jusqu'à l'impossible à ce qu'il ne soit point rendu justice à mes sujets commerçants, mais aussi suis-je persuadé qu'après avoir tout tenté inutilement, l'on sera obligé de revenir à moi pour nous accorder. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule, en attendant que vous ne manquerez pas de me mander tout ce qui viendra à votre connaissance à cet égard.

Quant à votre homme, je vous renvoie à ce que je vous ai marqué par ma dernière lettre1 sur son sujet, me remettant, au reste, sur votre sagesse et prudence pour tout diriger en ceci, selon que les circonstances le demanderont.

Federic.

Nach dem Concept.


6833. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 7. Juni: „Le comte Kaunitz … a dit que le Grand-Visir venait d'être déposé et exilé, après qu'il n'avait été en place que dix-huit jours.2 Sans doute que la cour ait reçu un exprès, puisque les lettres n'en disent rien. Cette nouvelle, qui s'est répandue du depuis, fait un grand plaisir au ministère.3 … Quoiqu'on garde un grand silence ici sur les deux escadres,4 j'apprends cependant indirectement qu'on pense que le but des Anglais est de tâcher de mettre celle de France entre deux feux, savoir de l'escadre de l'amiral Boscawen et de Holbourne, si non sur la route, du moins en arrivant en Amérique, ce qui paraît cependant asse2 difficile à arranger sur mer.“

Wésel, 19 juin 1755.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 7 de ce mois, et avoue que je ne me serais point attendu à la nouvelle qu'elle comprend et que la cour où vous vous trouvez a publiée touchant la catastrophe arrivée à Constantinople au Grand-Visir. J'attendrai à présent vos nouvelles plus précises sur cet évènement et sur les suites qui en arriveront, et si alors la révolution restera là ou entraînera d'autres plus importantes encore.

Au reste, je pense de même que vous sur le prétendu but des Anglais par rapport à l'escadre française.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Nr. 6816.

2 Sic. Vergl. indess S. 115.

3 Vergl. S. 85.

4 Gemeint sind das englische und französische Geschwader, Vergl. S. 168.