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6841. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Maltzahn berichtet, Stockholm 10. Juni, über die seinen Nachfolger, den Grafen Solms, erwartende Aufgabe: „Il serait à souhaiter qu'il pût contribuer à maintenir le parti porté pour le bon système; mais il n'y a que deux moyens de le faire  : l'un à secourir ce parti par des sommes d'argent, l'autre de négocier ou de cabaler pour lui à la Diète. Il serait inutile que Votre Majesté voulût secourir le bon parti par de l'argent, puisque la France lui en a fourni jusqu'ici suffisamment. Pour ce qui est de travailler pour lui par des insinuations, il sera impossible au comte Solms de le faire, sans choquer la Reine et sans diminuer son attachement pour Votre Majesté. Si le comte Solms témoigne à quelques-uns du bon parti que Votre Majesté est dans l'intention qu'il travaille, de concert avec eux et l'ambassadeur de France, à maintenir le parti et à lui faire obtenir la supériorité à la Diète, ils ne manqueront pas de tirer quelque utilité de ces insinuations, de les divulguer parmi leurs partisans, auxquels ils feront valoir l'opposition que Votre Majesté même forme aux desseins du parti opposé, quoiqu'il soit appuyé par la Reine. Comme l'on ne connaît guère ici la discrétion en affaires, la Reine ne manquera pas d'apprendre dans fort peu de temps les insinuations du comte Solms, dont Sa Majesté sera d'autant plus choquée qu'elle a toujours témoigné une confiance sans réserve aux ministres de Votre Majesté et qu'elle croira qu'en récompense le comte Solms en aurait dû agir envers elle avec plus de franchise et lui témoigner, au moins, que Votre Majesté ne pouvait faire autrement que Se déclarer pour le parti opposé à la cour. Ce que j'estime le plus convenable aux intérêts de Votre Majesté dans les circonstances présentes, c'est que le comte Solms se tienne dans la position où j'ai été, qu'il tâche d'acquérir et de conserver la confiance de la Reine, en lui témoignant surtout que Votre Majesté désirait l'augmentation du pouvoir royal, mais que ce n'était pas le

Potsdam, 1er juillet 1755.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 10 et du 17 du mois passé dernier, et approuve parfaitement ce que vous y marquez par rapport à la conduite que le comte de Solms aura à observer vis-à-vis de la cour de Suède et du Sénat; aussi ai-je donné mes ordres à mes ministres de l'en instruire en conséquence.1

Au reste, s'il est vrai que le roi de Suède a cet argent que vous marquez à la banque de Stockholm,2 il faut ou qu'il l'ait prêté à Hambourg ou, ce qui serait bien pis encore, qu'il lui ait été fourni de la Russie ou de l'Angleterre, ce que vous tâcherez d'approfondir encore.

Federic.



1 Vergl. Nr. 6839.

2 Der Bericht vom 10. Juni nennt 200,000 Thaler.