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6845. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 1er juillet 1755.

J'ai reçu à son temps les rapports que vous m'avez faits depuis le 11 jusqu'au 21 du mois passé de juin. Comme ils m'apprennent l'arrivée du sieur de Vergennes à Constantinople1 et le bon accueil qu'on lui a fait, je ne doute pas que la face des affaires à la Porte ne se change à présent, pour devenir plus favorable pour nous qu'elle n'a été jusqu'à présent; au moins aurons-nous des avis plus certains du système que la cour là a pris par rapport aux affaires publiques, que nous ne l'avons eus jusqu'à ce temps-ci.

Quant aux affaires publiques, il ne faut plus douter que la guerre n'arrive entre la France et l'Angleterre, quoique jusqu'à présent les choses restent dans les mêmes circonstances qu'elles ont été, et qu'il n'est encore arrivé rien de nouveau et que le roi d'Angleterre ne fait autre chose, à l'heure qu'il est, à Hanovre, que de renforcer son parti et d'offrir des subsides aux princes d'Allemagne pour les attirer dans son alliance.

Federic.

Nach dem Concept.


6846. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 20. Juni: Ayant eu à parler ces jours passés au comte de Brühl des affaires de différents particuliers, sujets de Votre Majesté, ce minisire, dans la suite de notre entretien, me fit sentir qu'il serait à désirer pour l'intérêt commun des sujets de Votre Majesté et de ceux de son maître que le commerce entre les États de Votre Majesté et la Saxe fût rétabli.2 Il ajouta … qu'il ne doutait pas que, si l'on nommait des commissaires de part et d'autre, on ne parvînt aisément à régler le tout d'une manière avantageuse aux sujets de Votre Majesté et à ceux de son maître.“

Potsdam, 1er juillet 1755.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits depuis le 13 jusqu'au 23 du mois passé de juin, et vous sais gré de ce que vous n'avez rien répondu sur ce que le premier ministre vous a fait sentir vaguement par rapport au commerce à rétablir entre mes sujets et ceux de la Saxe. Vous continuerez aussi de vous tenir clos et boutonné à ce sujet et d'accuser le défaut des instructions, quand on reviendra à vous parler sur cette affaire, car, en conséquence des arrangements que j'ai pris, j'espère de serrer les Saxons de si près dans leur commerce qu'ils seront certainement obligés de venir me prier à faire un nouveau traité de commerce avec eux.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 157.

2 Vergl. S. 181. 182.