<213>

ment quelque chose qui ne serait pas dans les règles, mais, ce qu'elle pouvait m'assurer sur sa tête, c'était qu'il n'y avait aucun plan de concerté, pour cet effet, du consentement et du su de la cour, et que, s'il y en avait un de concerté dans le parti, Leurs Majestés Suédoises n'en savaient rien … Je répliquai à la Reine que la seule chose qui m'inquiétait, était la crainte que la Russie n'eût les mains dans les affaires de ce pays-ci, à cause de la grande liaison que je voyais que tous ceux qui se disaient attachés à Leurs Majestés Suédoises, avaient avec le ministre de Russie,1 La Reine me répliqua que ce serait donc plutôt une marque que la Russie n'était pas contraire aux affaires du Roi et qu'elle [ne] s'y opposait [pas]. Je répondis que la Russie pourrait bien ne pas s'y opposer en apparence et aider même le parti de la cour, mais que ce ne serait qu'autant qu'elle serait assurée de ses partisans, que l'on ne procurerait pas plus d'avantage au Roi qu'elle ne souhaitait. La Reine me dit qu'en ce cas la Russie pourrait fort bien en être la dupe. Enfin, Sa Majesté me témoigna, tout comme par le passé, ne pas craindre la moindre des choses de la part de la Russie.“

sorte que celle-ci risquerait de se mettre entre deux selles à terre.

Federic.

Nach dem Concept.


6877. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Solms berichtet, Stockholm 8. Juli: „J'ai été, il y a quelques jours, à la campagne de l'ambassadeur de France, où j'ai trouvé occasion de lui parler seul. Je me suis acquitté alors des ordres que Votre Majesté m'a donnés avant mon départ,2 et je lui ai dit que Votre Majesté m'avait ordonné expressément de vivre avec lui dans une liaison étroite et d'agir en toute chose de concert avec lui, et que j'espérais qu'il agirait avec moi aussi confidemment qu'il l'avait fait avec le baron de Maltzahn. Il m'a repondu qu' il ne manquerait jamais de me marquer toute la confiance qu'il devait naturellement à un ministre d'une cour aussi étroitement liée avec la sienne, et qu'il se flattait que j'aurais lieu d'être content de lui, tout comme mon

Potsdam, 19 juillet 1755.

Votre rapport du 8 de ce mois m'a été bien rendu, sur lequel je suis bien aise de vous marquer ma satisfaction sur le compte que vous m'avez rendu de l'entretien que vous avez eu avec l'ambassadeur de France. N'oubliez pas de lui faire observer, à la première occasion convenable que vous y rencontrerez, que, quand même le parti opposé aurait trouvé moyen d'imposer à la Reine sur son sujet, il serait néanmoins toujours bon de ne pas voir trop près là-dessus.



1 Vergl. S. 156.

2 Vergl. S. 124