<228> que vous redoubliez d'attention et de vigilance pour être exactement instruit de tout ce qui se passera à ce sujet, afin de m'en pouvoir informer à temps et de bonne heure, pour pouvoir me diriger là-dessus. Au surplus, vous vous donnerez tous les soins possibles pour savoir bien quelle impression cette guerre commencée en Amérique a faite sur Madame de Pompadour.1

Du reste, comme je vois bien que la France est intentionnée de prendre le roi d'Angleterre à l'endroit qui lui est le plus sensible, en lui faisant une diversion dans ses États d'Hanovre,2 vous devez prendre l'occasion convenable d'insinuer aux ministres de France que le meilleur moyen d'y parvenir serait de pouvoir associer à cette entreprise le roi de Danemark, dont la haine personnelle et son mécontentement contre le roi d'Angleterre ne m'étaient inconnus, vu que je savais que, du temps déjà que le prince de Brunswick avait fait quelque séjour à Copenhague,3 le roi de Danemark n'avait pu cacher son ressentiment contre celui de l'Angleterre, en donnant à entendre que, si l'occasion se présentait pour pouvoir avoir sa part du trésor d'Hanovre, il ne s'y refuserait pas; que, de plus, il avait assez de sujets de mécontentement contre le roi d'Angleterre, vu les justes prétentions qu'il avait sur quelques bailliages du pays de Lauenbourg, dont il n'avait su avoir de la satisfaction, ni d'ailleurs des sommes considérables en subsides dont le roi d'Angleterre lui était en arrière encore, et qu'il tâchait d'éluder entièrement. Vous observerez qu'en faisant ces insinuations, vous prendrez vos mesures à ce qu'on m'en garde un secret religieux, et que d'ailleurs vous recommandiez bien aux ministres de France que, pourvu qu'ils croient leur convenir de faire des propositions là-dessus à la cour de Copenhague, il ne faudrait pas qu'ils s'en adressassent au baron de Bernstorff,4 mais uniquement et en secret au comte de Moltke, et qu'au surplus ils fissent d'abord des montres et des offres capables à faire entrer le roi de Danemark à leurs vues. J'attendrai à son temps le rapport que vous me ferez sur la façon dont M. de Rouillé a envisagé ces insinuations.

Federic.

Nach dem Concept.


6900. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 29 juillet 1755.

C'est par un pur motif de curiosité que je souhaite de savoir de vous pour combien d'années le traité d'alliance, fait autrefois entre la cour de Dresde et celle d'Hanovre, a été conclu,5 si ce traité est encore dans sa vigueur et pour combien d'années il continuera encore. Sur quoi, j'attends que vous me fassiez votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 168.

2 Vergl. S. 106. 143. 144. 148. 185.

3 Vergl. Bd. X, 526.

4 Vergl. Bd. IX, 477. 478.

5 Maltzahn antwortet, Dresden 8. August, dass ein Vertrag zwischen Hannover und Sachsen überhaupt nicht bestehe.