<233> d'Angleterre ne manquera pas de trouver,1 pour soutenir le Roi dans ses engagements subsidiaires qu'il prendra,2 et pour la poursuite de la guerre, néanmoins, comme la guerre par terre au continent de l'Europe a été toujours fort coûteuse à l'Angleterre, surtout parcequ'elle serait obligée alors d'envoyer des sommes très considérables hors du pays, l'expérience du passé me fait présumer qu'elle aura de la peine à soutenir plus de quatre campagnes, vu que chaque campagne, y compris les subsides considérables de paix et les autres frais en armements, pourront coûter 20 jusqu'à 24 millions d'écus, sommes capables de fort épuiser les fonds d'Angleterre. Je me confirme presque dans cette conjecture, quand je me souviens encore d'avoir lu dans une de vos dépêches autrefois à moi faite qu'indépendamment des 180 millions que l'Angleterre était en dette,3 le ministère pouvait, le cas le requérant, aller encore jusqu'à 200 millions et négocier par conséquent 20 millions de livres sterling, sans se déranger beaucoup.

Après vous avoir dit ceci, comme en passant, je veux bien vous communiquer confidemment encore une idée qui m'est venue en réfléchissant sur les suites funestes d'une guerre entre l'Angleterre et la France, savoir s'il n'y aurait moyen de prévenir cette guerre par une médiation que les deux parties offriraient à l'Impératrice-Reine et à moi, afin qu'en joignant, nous deux, nos bons offices auprès de l'Angleterre et la France, nous puissions accommoder amiablement leurs différends. Quoique je ne vous donne ceci que comme une idée que simplement le hasard m'a fait parvenir, je souhaite cependant que vous y réfléchissiez et que vous marquiez après à moi immédiatement ce que vous sentez là-dessus, et si vous croyez qu'en tout cas la cour de Londres goûterait une telle proposition, si jamais la France de son côté s'y prêtait.

Federic.

Nach dem Concept.


6906. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 2 août 1755.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 23 de juillet. Je crois qu'après l'évènement arrivé en Amérique entre quelques vaisseaux français et l'escadre anglaise,4 dont tout le monde est informé à présent, vous vous serez déjà aperçu combien mal fondées ont été les conjectures qu'on a faites à Vienne touchant la façon dont les différends entre la France et l'Angleterre se pourraient terminer encore.

Cependant, en songeant sur des expédients au moyen desquels on saurait encore accommoder ces différends et prévenir par là une funeste guerre, qui, selon toutes les apparences, entraînera la plus grande partie de l'Europe, il m'est venu la pensée si cet orage ne saurait être con-



1 Vergl. S. 193.

2 Vergl. S. 225. 227.

3 Der Bericht Michell's vom 25. April spricht nur von 72, 375, 687 Pfund. Vergl. Nr. 6953.

4 Vergl. S. 226.