<234>juré encore par les bons offices de l'Impératrice-Reine et de moi, pourvu que la France et l'Angleterre requerraient notre médiation. Quoique cela ne soit qu'une simple idée qui m'est venue, j'ai cependant bien voulu vous la communiquer confidemment, afin que vous réfléchissiez là-dessus et m'en marquiez votre sentiment de quelle manière vous croyez que la cour de Vienne saurait l'envisager.

Federic.

Nach dem Concept.


6907. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 2 août 1755.

J'ai reçu votre rapport du 25 de juillet passé. Après l'évènement arrivé en Amérique entre les Français et les Anglais, qui est assez connu à Dresde, j'aurais bien souhaité que vous m'eussiez marqué ce que la cour où vous vous trouvez en dit, de quelle façon elle l'envisage, quel jugement elle en porte et quel système de conduite elle voudra adopter; ce que j'attends encore de vous.

Quant à votre dépêche du 28, que je viens de recevoir, je vous réponds que, pour ce qui regarde la levée des défenses faites en Saxe contre tout commerce des Saxons avec mes sujets que j'ai désirée comme un préalable pour entrer après en négociation sur un nouveau traité de commerce, je crois m'être assez intelligiblement expliqué par ma dépêche que je vous ai faite du 23 du mois passé,1 savoir qu'on lèvera en préalable toute défense faite à la dernière foire de Leipzig pour interdire le commerce de mes sujets avec ceux de Saxe, de même que tout ce qu'on a publié d'ordonnances depuis ce temps-là pour interrompre et gêner le commerce avec mon pays et mes sujets, afin que tout soit mis en Saxe sur le pied où il était avant la démarche précipitée qu'on fit à la dernière foire à Leipzig, et [que] l'effet de toutes défenses et ordonnances publiées en Saxe à ces sujets soit suspendu, jusqu'à ce qu'on sera convenu d'un nouveau traité de commerce.

Au surplus, je crois que nul lieu, pour tenir les conférences sur ceci, ne conviendra mieux que la ville de Halle. Pour des commissaires, j'estime des marchands peu propres pour de pareilles négociations, qu'ils brouilleraient plutôt et ne conviendraient de rien, vu leurs vues particulières; je n'y voudrais pas aussi des ministres d'État, vu les difficultés qui en résulteraient par rapport au cérémonial, et d'autres embarras encore. Mais je nommerai de ma part quelque conseiller privé ou président de chambre pour commissaire-en-chef avec deux ou trois associés, de sorte que, si la cour de Dresde veut nommer de sa part de pareils sujets et gens raisonnables qui n'aiment pas de brouiller les affaires, je me flatte que tout sera bientôt fait et réglé.



1 Nr. 6888 S. 221.