<236> l'artillerie des places-frontières et entre autres d'Ostende, m'a paru fort singulière et surprenante, de sorte que vous devez poursuivre cette affaire et tâcher de la bien approfondir, comme aussi ce que les ministres anglais en sentent et s'ils n'en sont pas alarmés, afin de pouvoir m'en faire votre rapport sur ces sujets avec toute l'exactitude possible.

Du reste, vous remercierez très poliment da ma part l'ambassadeur de France1 de l'état des forces actuelles de la République qu'il a bien voulu dresser lui-même pour me le faire parvenir,2 [en] l'assurant de ma sensibilité extrême sur l'attention qu'il m'a voulu marquer par là, et combien je lui en suis obligé.

Federic.

Nach dem Concept.


6911. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 5 août 1755.

Votre rapport du 25 de juillet dernier m'a été bien rendu. Je m'attends à la continuation de vos nouvelles, qui apparemment de l'ordinaire à l'ordinaire deviendront plus intéressantes.

Ce qui m'a paru, en attendant, bien singulier et incompréhensible, c'est que mes dernières lettres de Hollande3 m'apprennent que la cour de Vienne ne fait pas le moindre arrangement de vouloir défendre les Pays-Bas, que, tout au contraire, elle fait retirer, également que les Hollandais ont fait, des places avancées de la Barrière l'artillerie de ses forteresses-frontières à la France et entre autres d'Ostende, qu'elle a fait transporter provisionnellement à Anvers. L'on m'ajoute que le baron de Reischach, ministre autrichien à la Haye, doit avoir dit publiquement qu'en cas de guerre sa cour ne s'attacherait qu'à conserver Luxembourg. Comme, d'ailleurs, il y a toute apparence et qu'on assure presque positivement que la République voudra observer une exacte neutralité pendant cette guerre entre la France et l'Angleterre, et qu'on avait arrêté de nouvelles instructions qu'on va envoyer à l'ambassadeur de la République à Paris,4 je ne comprends rien en tout ceci, puisque par là tout le fardeau de la guerre tombera seul sur l'Angleterre, à qui elle serait bien plus onéreuse que la précédente, parceque la République lui manquerait, qui autrefois porta au moins sa quote-part des frais communs de la guerre.

Au surplus, l'affaire de l'augmentation des troupes de la République5 a entièrement manqué selon mes lettres,6 par l'opposition presqu'unanime des États de Hollande dans leur dernière assemblée, malgré toute la peine que la Princesse Gouvernante s'est donnée pour procurer la satisfaction au Roi son père7 de la faire passer.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Marquis de Bonnac.

2 Die Kriegsmacht der Generalstaaten ist in demselben auf 25,663 Mann Infanterie und 2,730 Mann Cavallerie veranschlagt.

3 Bericht Hellen's, Haag 29. Juli.

4 Berkenrode.

5 Vergl. S. 216.

6 Bericht Hellen's, Haag 26. Juli. Vergl. Nr. 6908.

7 Georg II.