<239> devez être appliqué au possible afin de pouvoir me donner de bonnes informations sur tout ce qui s'arrange entre les deux cours impériales, et en particulier sur les avis qui arrivent de Vienne relativement à la situation présente des affaires en Europe et au système et plan que la cour de Vienne adoptera, et sur ses vues et celles de ses alliés.

Federic.

Nach dem Concept.


6917. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 9 août 1755.

Vous prendrez la peine de déchiffrer vous-même et seul cette lettre, à la suite de laquelle je vous adresse de nouveaux chiffres pour votre usage, et me garderez un secret religieux et inviolable sur tout ce que vous en aurez appris.

Vous aurez sans doute remarqué que, depuis quelques ordinaires passés, les dépêches que je vous ai faites, soit immédiatement soit du département des ministres, ont été bien sèches et peu intéressantes, malgré tout ce qui est arrivé depuis ce temps d'évènements de la dernière conséquence; le seul motif qui m'a fait agir en sorte, a été que j'ai appris par un pur effet d'hasard que, malheureusement, vos chiffres ne sont point en sûreté, et que même vos papiers de conséquence, quoique serrés soigneusement par vous dans votre bureau, et dont je sais que vous portez la clef auprès de vous, ont été exposés à être clandestinement communiqués à d'autres,1 et cela par la trahison d'un de vos domestiques, qui apparemment aura épié l'occasion de s'emparer d'un passe-partout ou plutôt d'une double clef pour ouvrir votre bureau, au temps que vos affaires vous obligent de sortir. Quoi qu'il en soit, ma volonté est, et je vous l'ordonne expressément, que vous ne deviez absolument pas éclater sur cette affaire contre qui que ce soit, mais ménager extrêmement cette confidence et tout dissimuler, surtout par rapport au traître, que vous traiterez avec la même bonté qu'auparavant, en faisant semblant que vous ne vous étiez aperçu de rien, jusqu'à ce que je vous aurai parlé à Neisse2 et me consulterai avec vous sur ce qu'il y aura à faire de cet homme, pour ménager tout éclat. Selon de bons indices, ce traître ne doit être que votre homme de chambre Charles Perleberg, qui, perdu par sa mauvaise vie, s'est apparemment prêté à la trahison pour soutenir ses folles dépenses. Je vous préviens que vous ne devez point traiter ceci de soupçons légers  : ce sont des vérités dont je vous expliquerai plus de détails, quand vous serez arrivé auprès de moi à Neisse, où vous amènerez avec vous cet homme, si cela se peut, sans lui faire soupçonner la moindre chose. En attendant, la première chose et la plus nécessaire que vous ferez, ce sera de prendre dès le moment présent vos arrangements afin de mieux



1 Vergl. S. 218. 219; Bd. X, 453 Anm. 2.

2 Vergl. S. 226.