<248> « Qu'il m'avait sondé sur les propositions du roi d'Angleterre; que j'avais répondu que personne ne pouvait trouver à dire qu'un prince pensât à la sûreté de ses États; qu'on avait fort bien su que le roi d'Angleterre avait fait un traité de subsides avec les Hessois1 et ceux de Gotha, que personne ne l'avait contrecarré; que, de ma part, je pensais de même à ma sûreté, et que c'était par cette raison-là que j'aimais à conserver mes alliés et que je serais aussi sensible à leur perte que si le roi d'Angleterre perdait ceux de Gotha ou de Cassel qu'on lui débauchât; que, pour ce qui regarde la guerre présente, je serais charmé de voir la paix rétablie, et que, si je pouvais y contribuer, le roi d'Angleterre pouvait compter que je m'y emploierais avec plaisir ».

Le Duc pourrait insinuer comme de lui-même à la suite ceci qu'il serait à désirer qu'on finît à Hanovre la chicane qu'on m'a faite sur la Frise,2 et qu'on accommodât en Angleterre ce qui regarde les prises des vaisseaux.3 Il faudra voir ce qu'ils répondront, et par ce moyen le Duc pourra ni plus ni moins réussir pour le mariage de sa fille.

Dieses morgen mitzubringen.

Eigenhändig.4


6921. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A MAGDEBOURG.5

Potsdam, 10 août 1755.

Monsieur mon Cousin. J'ai reçu la lettre du 7 de ce mois, à la suite de laquelle vous avez bien voulu communiquer ce qui vous est parvenu en dernier lieu de la part du Duc régnant votre frère relativement aux affaires d'Hanovre.6

En renvoyant ceci à Votre Altesse ci-joint, je vous prie de vouloir bien répondre, au plus tôt mieux, au Duc que je [ne] saurais assez exprimer combien j'étais touché de ses marques d'amitié à toute épreuve qu'il continue à me donner, et combien j'avais à louer sa fermeté et sa prudence.

Que, d'ailleurs, le Duc pouvait bien croire que j'avais été très surpris des propositions que le roi d'Angleterre lui avait faites à mon égard, mais, comme il convenait de lui répondre, je priais le Duc de vouloir bien dire à son correspondant en mêmes termes et sans changer aux mots, en simulant même de l'indiscrétion pour ceci :

Qu'il m'avait sondé sur les propositions de la part du roi d'Angle-



1 Vergl. S. 226.

2 Vergl. Bd. IX, 484; X, 535.

3 Vergl. Bd. IX, 479; X, 528.

4 Ein nach dieser Anweisung von dem Cabinetssecretär entworfenes Schreiben ist im Mundum von dem Könige nicht vollzogen worden. Die zum Abgang gekommene umgearbeitete Redaction des Schreibens siehe unter Nr. 6921.

5 Der Prinz hatte sich am 7. August zur Uebernahme des ihm übertragenen Gouvernements nach Magdeburg begeben.

6 Vergl. Nr. 6920.