<258>ment réussi, la Porte avait fait insinuer fort honnêtement à lui, Rexin, que, vu les circonstances présentes et les grandes fermentations à Constantinople, comme aussi pour se débarrasser des importunités desdits ministres et surtout de celui de l'Angleterre, qui la fatiguait extrêmement pour apprendre de quoi il s'agissait, elle trouvait bon de surseoir cette négociation encore à un autre temps plus tranquille que le présent, mais qu'elle me ferait avertir elle-même par le sieur Celsing, quand il serait le temps d'y envoyer un ministre muni de pleins-pouvoirs de ma part pour conclure le traité avec moi. Que là-dessus ledit sieur Rexin, mais principalement en considération des grandes fermentations qui régnaient actuellement dans l'Empire ottoman,1 comme aussi des changements presque journaliers des ministres de la Porte, et que, d'ailleurs, lui, Rexin, n'avait point été autorisé de conclure un traité,2 il avait pris la résolution de partir aux premiers jours de Constantinople en s'embarquant pour Marseille. Vous ferez des instances auprès de M. de Rouillé de vouloir bien me garder le secret sur cette confidence que je lui faisais faire par vous, et vous ajouterez que je le priais de vouloir bien instruire le chevalier de Vergennes afin qu'il nous marquât le temps qu'il trouvera le plus propre et convenable où je pourrai envoyer quelque ministre de qualité à la Porte, pour finir un ouvrage si bien commencé et si salutaire à nos intérêts communs.

Federic.

Nach dem Concept.


6928. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 12 août 1755.

Comme je compte à présent le sieur de Maltzahn parti de Stockholm pour revenir ici,3 et que j'ai, en attendant, reçu les deux dépêches qu'il m'a faites encore avant son départ, en date du 25 et du 29 de juillet dernier, je veux bien vous dire pour votre direction là-dessus que, quoique j'aie eu tout lieu d'être extrêmement malcontent et indigné du procédé grossier et indécent que le baron de Hœpken a tenu à mon égard par rapport à l'affaire du sieur de Rexin,4 néanmoins je passerai là-dessus, après lui avoir appris de s'exprimer en termes plus modérés à mon égard, et, quant au reste, j'espérais que la cour de France accommoderait les démêlés qu'il y avait eu entre moi et les ministres de Suède, par ses bons offices.5

Federic.

Nach dem Concept.


6929. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Potsdam, 12 août 1755.

Ce que j'ai cette fois-ci de pressé à vous dire, sur votre rapport du 30 de juillet dernier, consiste en ce que vous devez sans aucun



1 Vergl. S. 256.

2 Vergl. S. 21. 22.

3 Vergl. S. 230.

4 Vergl. S. 176—178. 196.

5 Vergl. Nr. 6927.