<260> gardera vis-à-vis l'Angleterre, quand la guerre entre celle-ci et la France éclatera au continent de l'Europe. A ce qui me paraît, le roi de la Grande-Bretagne a la peur bien chaude pour ses États d'Allemagne, et, si je ne me trompe pas en mes conjectures, ce Prince n'est pas tout-à-fait content du peu de zèle et d'empressement avec lesquels l'Impératrice-Reine répond à ses vues.1 Tâchez d'approfondir tout ceci au mieux.

N'accusez plus les marques des enveloppes de vos rapports, pour ne pas exposer le chiffre.2

Federic.

P. S.

Comme je compte de venir le 4 ou le 5 de septembre prochain à Neisse, je veux donc que vous vous arrangiez en sorte que vous y arriverez le 3 du susdit mois, pour m'y attendre.3 Ce sera pour deux ou trois jours que vous y resterez, après lesquels vous retournerez à votre poste.

Nach dem Concept.


6933. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

Potsdam, 16 août 1755.

J'ai vu avec bien de la satisfaction ce que vous m'avez appris par votre rapport du 3 de l'activité avec laquelle le ministère de France travaille [tant] pour l'exécution de ses plans relativement à la défensive que pour fortifier son système. Il m'a fait d'ailleurs plaisir de voir que; pour mieux soutenir tout cela, la cour a commencé à reprendre une sage économie, en retranchant bien du superflu; mais le mal est encore qu'étant obligés de songer à la défense, ils perdent, en attendant, le meilleur temps pour agir et l'occasion pour faire de grands progrès, qui, une fois perdue, ne se retrouve plus. Il est sûr que le roi d'Angleterre est en chaudes alarmes pour ses pays d'Hanovre, de sorte qu'il ne sait prendre avis pour les mettre en sûreté, et, selon toutes les apparences, l'Impératrice-Reine n'a pas toute l'envie de se mêler de cette guerre, de la sorte que l'Angleterre le voudrait. Elle ne songe jusqu'ici que d'envoyer six régiments de cavalerie aux Pays-Bas, supposé que la guerre y commence, et, de plus, il est sûr qu'elle fait retirer son artillerie des places frontières les plus exposées à la France, comme Ostende et d'autres.4 Quant à la Hollande, elle paraît vouloir absolument se décider pour la neutralité. Quelle belle perspective pour la France, devant laquelle toute la Flandre serait tombée dans une seule campagne! Au reste, l'on continue en Angleterre de faire de grands efforts pour la marine et, selon les nouvelles qu'on en a, l'on se flatte de pouvoir battre la flotte française en détail, de faire tomber l'escadre



1 Vergl. S. 209.

2 Vergl. Nr. 6917; Bd. X, 453 Anm. 2.

3 Vergl. S. 240.

4 Vergl. S. 237.