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6935. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Potsdam, 16 août 1755.

J'ai reçu votre rapport du 5 de ce mois. Quoique je saurais faire statuer une punition exemplaire contre ces Polonais qui ont été enlevés par mes gens en dernier lieu, vu l'atrocité de leurs crimes commis contre les miens, et que tout le monde ne saurait envisager que comme un vol infâme de grand chemin, comme vous le verrez plus amplement par l'acte ci-clos, néanmoins je veux bien avoir égard à l'intercession que le général Mokranowski1 m'a fait faire par vous pour pardonner à ces criminels, ayant donné mes ordres au maréchal de Lehwaldt de faire remettre en liberté les gens qui à ce sujet ont été enlevés, pourvu qu'ils satisfassent préalablement l'homme qu'ils ont dépouillé si malhonnêtement de son argent. Au reste, tout homme raisonnable conviendra que je n'ai pas pu procéder autrement que je l'ai fait en cette occasion, pour préserver et défendre les miens contre de pareils attentats criminels et pour en donner l'exemple, quoiqu'au reste je ne souhaite que de pouvoir entretenir et cultiver même le bon voisinage avec la République et ses sujets. Vous ne laisserez pas de communiquer sur tout ceci avec le général Mokranowski et là où vous le trouverez convenable.

Federic.

Nach dem Concept.


6936. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 15. August: „Sire. Mon courrier et la poste m'ont mis en possession des trois lettres par lesquelles il a plu à Votre Majesté de me donner de nouveau les preuves les plus authentiques de Ses hautes grâces. C'est avec extase que je les ai lues et surtout la ci-rejointe,2 que j'ai cru devoir remettre entre les mains de Votre Majesté, pour qu'Elle soit tout-à-fait sûre que jamais elle ne sera vue de personne au monde. Que ne puis-je y joindre les images sincères de la reconnaissance, de la vénération, du dévouement, enfin du cœur entier qui est et sera, pendant qn'il existe, pénétré des grâces de Votre Majesté si eminentes et infinies envers moi et ma maison. Ce n'est pas avec moins d'admiration que de gratitude que j'entre dans le chemin que Votre Majesté daigne me montrer d'une manière si lumineuse dans ma conduite à tenir envers l'Angleterre et Hanovre. Il est sûr que, si je leur pouvais lire la lettre ostensible3 dont Votre Majesté m'a gracieuse, ils me tiendraient compte de cette complaisance, et je suis convaincu que, bien loin que le mariage de ma fille serait d'abord rompu, le glorieux rôle d'entremetteur dont Votre Majesté veut bien que je me donne les airs, me procurerait leur empressement et instances ultérieures, si, en suivant l'instruction de Votre Majesté, je leur donnais l'espérance de leur être encore utile. La question qui présentement m'embarrasse, est comment je puisse ouvrir la carrière. Le lord Holdernesse est parti, et je n'ai pu m'empêcher de lui promettre que, d'abord que je serais instruit des volontés de Votre Majesté, je ne manquerais pas de lui en faire donner part. Votre Majesté m'ordonne de lui pouvoir lire Sa lettre ostensible, mais de n'en donner point copie. Je crois donc agir en conformité des ordres de Votre Majesté, si j'instruis Holdernesse que j'avais écrit à Votre Majesté sur les affaires en question, que Votre Majesté avait en réponse témoigné prendre beaucoup de



1 Vergl. S. 8; Bd. IX, 260.

2 Nr. 6924.

3 Nr. 6923.