<264> part aux malheurs qui menacent l'Europe et l'Allemagne, qu'Elle avait fait apercevoir que, pour les prévenir, il ne faudrait point de palliatifs, mais des moyens pour couper le mal dans sa racine; que l'unique remède efficace serait une paix à faire entre ici et le printemps, que celle-ci n'était pas impossible, si sous mains l'Angleterre et la France convinssent des médiateurs qui, pour sauver l'honneur et la dignité des deux couronnes, se pourraient après proposer elles-mêmes; que c'était aux deux parties à choisir les puissances qu'elles croyaient les plus propres, mais Votre Majesté paraissait croire de pouvoir disposer la France d'agréer la médiation de Votre Majesté et celle de l'Impératrice-Reine. J'ajouterais à la fin que, selon la confiance que j'avais en lui, si lui, milord, était présent, je lui aurais fait voir la lettre de Votre Majesté.

[Potsdam, août 1755].1

Monsieur mon Cousin et Frère. Le courrier que Votre Altesse m'a dépêché, m'a bien rendu la lettre qu'Elle a pris la peine de me faire du 15 de ce mois.2 Je ne saurais que me louer extrêmement de la précaution qu'Elle a bien voulu prendre pour plus grande sûreté du secret de la lettre confidente que je Lui avais faite, en m'en renvoyant l'original même.

Je ne puis d'ailleurs qu'applaudir entièrement au moyen dont Votre Altesse S'est avisée pour communiquer à Hanovre ce que ma lettre ostensible Lui avait marqué; s'il y avait quelqu'un des Hanovriens présentement à Brunswick, je serais content que Votre Altesse lui lût la lettre entière, mais, en défaut de cela, je ne trouverai rien à dire, quand même Elle voudra faire faire une copie de la lettre ostensible de mot à mot de ce que cette lettre contient, pour la communiquer à Hanovre, vu que vous aurez vu qu'il n'y a hasardé aucun mot. J'abandonne tout ceci à votre discrétion et vous prie, au reste, d'être parfaitement assuré des sentiments d'estime et d'amitié avec lesquels je suis invariablement, Monsieur mon Cousin et Frère, de Votre Altesse le bon cousin et frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


6937. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 18 août 1755.

Vos deux rapports du 5 et du 8 de ce mois me sont entrés à la fois. Il y a des lettres de Hollande3 qui nous ont apporté la nouvelle comme quoi il s'y était répandu un bruit qu'un courrier anglais qui venait de passer par la Hollande, venant d'Hanovre, avait poursuivi sa route pour Londres, afin d'y porter avis aux Régents de la conclusion d'un traité de subsides entre Sa Majesté Britannique et la Czarine pour 60,000 Russes pendant l'espace de dix ans;4 ce que je ne vous communique simplement que comme un bruit qui a pris sa source en Hollande,



1 Der Courier trifft am 19. August wieder in Braunschweig ein.

2 In der Vorlage verschrieben: 13.

3 Vergl. Nr. 6938.

4 Vergl. S. 262.