<267> France comme une infraction manifeste de la paix, et l'on y décrie et déclare en conséquence les Français comme étant eux les agresseurs en Europe. La France se sera attiré par là elle-même toute la clique sur les bras à l'approche de l'année qui vient, sans que le rétablissement de Dunkerque y pourra mettre le moindre obstacle, et pendant qu'il y a tout lieu d'appréhender que les Anglais ne battent en détail les escadres françaises et ne ruinent la marine française, l'Angleterre y ayant dirigé ses principales vues et compassé tous ses préparatifs.

Federic.

Nach dem Concept.


6942. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Compiègne 10. August: „Je viens de voir M. Rouillé, qui m'a paru peu édifié de la réponse qu'il a reçue du chevalier de La Touche, par le courrier qu'il lui avait envoyé pour le charger d'informer Votre Majesté de l'acte d'hostilité commis par l'Angleterre envers l'escadre française.1 Il m'a dit qu'il voyait clairement, par la façon laconique dont Votre Majesté S'était ouvert envers ce ministre, qu'Elle n'avait aucune confiance en lui, et qu'il était très impatient de trouver quelqu'un qui pût le remplacer et qui eût l'approbation de Votre Majesté2 … Le penchant qu'on a ici pour une guerre maritime, paraît augmenter de jour en jour. Ce parti est non seulement celui qui est le plus conforme aux désirs de la maîtresse, qui craint qu'une guerre de terre n'éloigne le Roi de sa personne,3 tandis qu'elle n'aura rien à appréhender à cet égard, si on se décide pour une guerre maritime, mais ce projet est aussi fortement appuyé par le maréchal de Noailles et par le ministre de la marine.4 Plusieurs particuliers se sont prêtés à cette idée, et la compagnie des Indes a non seulement présenté un projet pour faire à peu de frais un armement maritime très considérable, mais différents particuliers ont aussi offert de construire un assez grand nombre de vaisseaux.“

Potsdam, 23 août 1755.

J'ai reçu votre dépêche du 10 de ce mois. Je ne comprends pas aisément ce que M. de Rouillé a voulu dire, quand il vous a parlé de la façon laconique dont je m'étais ouvert envers le chevalier de La Touche, lorsqu'il m'avait informé des hostilités commises par les Anglais envers l'escadre française; il ne m'a fait que la simple ouverture de ce qui était arrivé en Amérique, sur quoi je lui ai répondu d'une manière convenable, de sorte qu'il faut qu'il y ait eu du malentendu de sa part ou qu'il m'ait attribué peut-être des propos auxquels je n'ai point pensé.

Au surplus, mes dépêches antérieures vous auront déjà entièrement [mis] au fait de ma façon de penser sur ces affaires, telle qu'elle l'a été et qu'elle l'est encore.5 Comme je vois, d'ailleurs, qu'on penche en France pour une guerre maritime, je crois qu'on n'aura guère besoin de mon assistance, vu que je n'ai ni vaisseaux ni flotte pour leur en prêter du secours;



1 Vergl. Nr. 6893 S. 224.

2 Vergl. S. 231.

3 Vergl. Bd. IX, 220.

4 Machault.

5 Vergl. Nr. 6882 S. 216; Nr. 6904 S. 231; Nr. 6927 S. 257.