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qu'Elle n'a pas une idée exacte des finances et des ressources de ce pays-ci, j'aurai soin de Lui envoyer, d'abord après la prochaine assemblée du Parlement, un mémoire détaillé là-dessus, qui La convaincra qu'il s'en faut de beaucoup qu'elles soient à même d'être épuisées, quand même cette nation aurait à soutenir une guerre onéreuse pendant dix ans, à moins d'une révolution dans l'État. En attendant, je La supplie seulement d'être persuadée qu'on ne manquera pas d'argent ici, qu'on peut pousser présentement sans risque les dettes nationales bien plus loin que durant la dernière guerre, tant par la réduction des intérêts1 que par d'autres moyens que l'on a pris du depuis, et qu'enfin ces dettes n'ont jamais monté au delà de 80 millions de livres sterling, au lieu de 180 que Votre Majesté avait cru qu'elles avaient été portées; elles ont même déjà diminué depuis la paix de 3 à 4 millions de livres sterling.“

qu'un courrier anglais, venant de Russie, et du passage duquel par la Hollande pour aller à Londres je vous ai déjà informé,2 y a apportées.

J'attendrai, au reste, le mémoire que vous me promettez touchant les finances et les ressources de l'Angleterre pour soutenir une guerre très onéreuse pour beaucoup d'années; car, pour ne pas vous dissimuler ce que j'en pense, je ne comprends pas d'où l'Angleterre peut avoir tiré tant de richesses pendant l'intervalle du temps de la paix d'Aix-La-Chapelle, s'étant épuisée au point par la dernière guerre en fonds que la Régence se vit obligée de recourir aux moyens les plus extraordinaires pour fournir aux frais de la guerre, et que, la paix faite, feu Walpole ne voulut pas permettre au duc de Newcastle3 de faire des dépenses assez médiocres en subsides que le Roi son maître aurait souhaités alors, pour s'allier à quelques puissances étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.


6954. A L'ENVOYÉ DE SUÈDE DE CELSING A CONSTANTINOPLE.

Berlin, 26 août 1755.

Monsieur l'Envoyé Extraordinaire de Celsing. Les sentiments que vous témoignez avoir pour moi, dans la lettre que vous venez de m'écrire en date du 24 de juin passé, et qui m'a été remise par le sieur de Wulfwenstjerna, ministre de Sa Majesté le roi de Suède à ma cour, m'engagent à vous assurer par celle-ci qu'on n'y saurait être plus sensible que je le suis. Je ne vous suis pas moins obligé des bons offices que vous avez bien voulu rendre au sieur de Rexin pendant son séjour à Constantinople,4 et vous pouvez compter que, si jamais il se présente une occassion favorable où je pourrai vous donner des marques réelles de mon estime particulière pour vous, je la saisirai avec le plus grand plaisir du monde.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VII, 303.

2 Vergl. S. 264.

3 Gemeint ist Pelham. Vergl. Bd. VII, 36; VIII, 538.

4 Vergl. S. 257. 258.