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6986. AU CONSEILLER PRIVE DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 8. September: „En cas que Votre Majesté juge à propos de faire usage de ce que j'ai eu l'honneur de Lui marquer dernièrement touchant l'instruction que le comte Brühl a envoyée au comte Flemming sur l'offre que la France vient de faire à cette cour-ci d'un nouveau traité de subsides,1 dans la vue de traverser en France cette négociation, je crois devoir dire à Votre Majesté qu'après l'avis que l'Empereur a fait donner au comte Brühl d'un canal secret que je devais avoir dans le cabinet d'ici,2 j'ai dit pour plus de précaution à l'ambassadeur de France, à qui Votre Majesté m'avait permis ci-devant de communiquer ce que j'apprendrais touchant les affaires de Russie et de la Turquie,3 que j'avais perdu ce canal, de sorte qu'il faudrait ménager les insinuations à faire à la France, de façon qu'il n'y paraisse pas que ce soit moi dont Elle tient cet avis, pour ne pas faire naître au comte Broglie le soupçon que j'aie voulu lui cacher un canal qui continue encore.“

Breslau, 16 septembre 1755.

Je vous donne en réponse à votre post-scriptum du 8 de ce mois que, pour ce qui regarde les avis que vous m'avez donnés cidevant, vous ne deviez être nullement en peine, mais tout assuré que je vous en garderai soigneusement le secret et n'en communiquerai rien aux ministres de France. Enfin, vous pouvez être sûr du secret à tous égards, pourvu que vous usiez de la précaution de réserver ces avis uniquement pour les dépêches que vous me faites immédiatement.

Au surplus, si c'est tout de bon qu'on se persuade à la cour de Dresde que la France et l'Angleterre se raccommoderont encore sans coup férir, on s'y trompe furieusement sur cet article.

Federic.

Nach dem Concept.


6987. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Breslau, 16 septembre 1755.

Vous pouvez compter que le secret que vous me demandez par votre post-scriptum immédiat du 6 de ce mois, vous sera religieusement observé de ma part sur une affaire qui d'ailleurs, selon moi, est plutôt la besogne de la France que la mienne, je parle de la démonstration à faire faire aux deux cours du Nord conjointement dans la Baltique.4

Quant au reste, il me paraît que la place du comte de Schulenburg5 ne serait guère bien remplie par celui de Schmettau, ayant de tout temps été superficiel et un fat absolument chimérique.6

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 285.

2 Vergl. S. 14.

3 Vergl. S. 289. 290.

4 Vergl. S. 273. 274.

5 Vergl. Bd. X, 521.

6 Vergl. Bd. X, 69.