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montré jusqu'ici que le système de ce ministère est sujet d'être changé de jour au lendemain, il faut que, chaque ordinaire, vous m'informiez là-dessus, afin que je puisse m'y régler. Vous deviez, d'ailleurs, vous expliquer si, entre les grandes sommes qu'on espère pouvoir procurer encore au Roi, on n'a pas compté aussi celles qu'on a cru se procurer en Hollande et à Amsterdam, mais dont la négociation a échoué.1

Je comprends que vous ne voyez presque autour de vous que des panégyristes des ministres, mais il faut que vous veilliez contre les illusions qu'ils sauraient vous faire, au lieu de vous en laisser entraîner, et songez que vous n'êtes point sur votre poste pour plaider la cause des Français, mais pour me rapporter la vérité des choses.

Au reste, je ne comprends pas pourquoi il faut tant de temps pour envoyer un ministre tel que l'abbé Bernis à la cour d'Espagne, tandis que les affaires y sont dans une grande crise et que l'on croit que le duc de Duras ne saurait plus être utile là à la France.2

Federic.

Nach dem Concept.


7002. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 26 septembre 1755.

Je m'étonne extrêmement d'apprendre que la cour où vous vous trouvez, après avoir opposé tant de roideur aux sollicitations de celle de Londres, quand elle lui a proposé d'envoyer des troupes aux Pays-Bas, jusqu'à déclarer rondement de n'y pas vouloir envoyer un seul homme,3 commence à se relâcher et de s'éloigner de son système. Il faut bien que l'Angleterre lui ait montré une perspective séduisante pour l'ébranler, ou qu'elle lui ait parlé avec fermeté. Si le traité parvient à sa consistance après le retour du roi d'Angleterre à Londres, je suis persuadé que la susdite cour se voudra faire payer chèrement les subsides et les frais de ses nouveaux arrangements militaires, quoique je doute que l'Angleterre de son côté lui veuille accorder une somme plus forte que celle qu'elle lui fournit du temps de la dernière guerre. J'accuse votre dépêche du 17 de ce mois, qui m'a été bien rendue.

Federic.

Nach dem Concept.


7003. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 26 septembre 1755.

J'ai reçu votre rapport du 19 de ce mois. Je ne doute nullement que l'Angleterre et son parti ne fassent jouer tous les ressorls imaginables pour envelopper la République dans sa querelle avec la France.4 Mais,



1 Vergl. Nr. 6997 S. 313.

2 Vergl. S. 288.

3 Vergl. S. 294.

4 Vergl. S. 311.