<347> quoi, j'attends votre rapport et que vous y ajoutiez votre sentiment si vous croyez que le ministère saurait pallier un pareil accommodement auprès de la nation, sans avoir tenté préalablement de nouveaux efforts encore contre la France.

Federic.

Nach dem Concept.


7040. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 21 octobre 1755.

J'ai reçu votre rapport du 9 de ce mois, qui ne m'a guère plus instruit sur les affaires que la gazette publique de Leyde, puisqu'outre peu de particularités, je n'ai pas trouvé un mot de tout ce qui me peut être utile et instructif, ni rien encore de tout ce que je vous avais ordonné de me marquer par mes dépêches antérieures.1 Une nonchalance aussi marquée ne peut, à la fin, que de me rebuter extrêmement, et je ne puis plus vous dissimuler que ma patience commence à se lasser, et que, pourvu que vous ne vous en corrigiez pas, il me serait trop préjudiciable de laisser mes intérêts dans les mains d'un homme qui en a aussi peu soin que vous, et certes, en lisant la plupart de vos rapports, on dirait que vous ne fréquentiez plus la cour, ni n'en êtes plus instruit de ce qui s'y fait qu'un nouvellement débarqué à Paris. Voilà donc encore une fois des articles sur lesquels je prétends que vous devez diriger votre attention, afin de me rendre vos rapports intéressants, savoir [si] l'on pousse effectivement en France les armements par terre et l'augmentation des troupes;2 de quelle façon Madame de Pompadour pense sur les Anglais, si elle en est encore fâchée ou non;3 si les ministres se flattent encore de pouvoir peu à peu se rapprocher avec l'Angleterre; s'il est vrai qu'ils y ont envoyé un personnage pour réclamer les bâtiments français pris par les Anglais;4 si, à cette occasion, ils ne font pas négocier et chipoter secrètement avec les ministres anglais en faisant faire de nouvelles [propositions] sur un accommodement;5 si les fonds sont prêts pour la première campagne, comment l'on s'y prendra pour en avoir pour une seconde; si la France continue ses efforts pour se rapatrier avec l'Espagne;6 comment les ministres agissent envers le ministre autrichien; si le comte de Starhemberg voit souvent M. de Rouillé, quel est le crédit dudit comte à la cour de France et si M. de Rouillé lui parle souvent ou non. Voilà des canevas sur lesquels vous devez composer vos relations, avec bien d'autres encore, si vous y pensez seulement.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Nr. 7001. 7016. 7023.

2 Vergl. S. 330.

3 Vergl. S. 292.

4 Vergl. S. 343.

5 Vergl. Nr. 7039.

6 Vergl. S. 275. 317.