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quelque probabilité, je suis persuadé qu'ils entameraient avec plaisir une pareille négociation, pourvu que, néanmoins, elle ne dérangeât pas leur système, et qu'en convenant de quelque chose qui mettrait à couvert l'électoral, le roi d'Angleterre ne s'exposât à rien qui pût nuire aux intérêts de la nation. Il m'est même revenu, et, si cela est vrai, Votre Majesté doit le savoir, que Sa Majesté Britannique L'avait fait sonder en dernier lieu par la cour de Brunswick pour tâcher de pénétrer comment Elle envisageait la situation présente des affaires générales; mais que Votre Majesté avait répondu que le feu était encore trop éloigné de Sa maison pour S'être déjà décidée sur le parti qu'Elle aurait à prendre.“1

guerre sur le continent, nos différends par rapport à l'affaire des déprédations de mes sujets2 sauraient être composés et mis en ordre, ou si vous croyez que cela ne pourrait pas aller. Sur quoi, vous me ferez à moi seul votre rapport fidèle et de la manière à y pouvoir compter.

Au reste, mes soupçons s'augmentent de plus en plus qu'il y a quelque chipotage secret sur le tapis pour rétablir la paix avec la France,3 parceque, sans cela, je présume que le ministère pousserait avec plus de vivacité à la guerre. Il est vrai que les succès n'ont pas répondu jusqu'ici à son attente, et l'on prétend avoir des avis qu'il y avait eu une nouvelle4 affaire en Amérique entre les troupes françaises et anglaises à l'avantage des premières, où les dernières avaient perdu 500 hommes, que l'avis en avait été porté par un vaisseau arrivé en Angleterre, que cependant le ministère avait trouvé bon de supprimer pour ne pas décourager la nation. Mais, comme vous n'avez fait aucune mention de ceci dans vos rapports, je ne fais guère de cas de cette nouvelle. Au surplus, comme il y a quelques jours qu'un courrier anglais est passé ici de Pétersbourg pour aller à Londres, où apparemment il doit être déjà arrivé, j'espère que vous me marquerez au premier jour ce que ses dépêches ont porté.

Federic.

Nach dem Concept.


7046. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 25 octobre 1755.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois. La position des affaires politiques étant toujours encore la même, je ne saurais guère vous marquer des nouvelles intéressantes, sinon que, selon toutes les lettres que j'ai eues, le ministère anglais commence à se ralentir sur la grande envie qu'il marquait autrefois de déclarer la guerre à la France; ils se trouvent déconcertés de la grande tranquillité des Français dont ils ne savent que penser; d'ailleurs, la nation ne paraît pas être trop contente des mesures qu'ils ont prises, de sorte qu'ils n'osent plus prendre sur eux aucune résolution importante avant la rentrée



1 Vergl. S. 253.

2 Vergl. S. 338.

3 Vergl. Nr. 7044.

4 Vergl. S. 302.