<378> guerre de terre, et son irrésolution à envahir les Pays-Bas autrichiens, il m'est venu la pensée s'il n'y a pas peut-être quelque chipotage secret entre les cours de Versailles et de Vienne pour convenir entre elles que la première n'assaille point lesdits Pays-Bas et que l'autre s'engage réciproquement de ne pas vouloir fournir du secours à l'Angleterre contre la France, ni entrer dans les mesures de celle-ci. Bien que ceci ne soit qu'une simple pensée qui m'est venue, cependant, comme elle n'est pas destituée de toute vraisemblance, vu l'éloignement des deux cours, l'une pour ne pas attaquer les possessions autrichiennes dans les Pays-Bas, l'autre pour ne vouloir pas embrasser le parti contre la France au gré des Anglais, vous devez vous bien orienter là-dessus, quoiqu'avec toute précaution requise, et m'en mander votre sentiment.

Federic.

Nach dem Concept.


7079. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 15 novembre 1755.

Votre dépêche du 31 d'octobre dernier m'a été bien rendue. A ce que j'en comprends, les espérances du parti de la cour de voir succéder ses projets, n'iront guère bien loin. A quelle occasion, je suis bien aise de vous faire observer, quoique absolument pour votre direction seule et sans que vous en fassiez apercevoir la moindre chose à âme qui ce soit, que je ne suis point fâché de ce que les affaires du parti de la cour ne succèdent point à son gré, et de ce qu'il se voit barré par celui du Sénat et de la France, vu que le parti de Russie a trop d'influence sur celui de la cour1 et s'y trouve trop mêlé pour que je puisse aucunement m'intéresser pour celui-ci.

Quant à ce qui regarde l'étonnement que le marquis d'Havrincourt a fait paraître, lorsque vous l'avez entretenu de la satisfaction que je prétends au sujet de la démarche faite du baron de Hœpken par la déclaration immodeste et précipitée qu'il m'a fait faire autrefois, je vous ai déjà mis au fait sur la façon dont la cour de Versailles en pense,2 et vous direz au susdit marquis d'Havrincourt, même avec un ton ferme, que je ne me départirai jamais de cette petite satisfaction et que je ne voudrais pas espérer que les ministres suédois voulussent tirer à la courte paille là-dessus avec moi.

Federic.

Nach dem Concept.


7080. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Potsdam, 16 novembre 1755.

Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 12 de ce mois, avec cette satisfaction que je ressens toujours de tout ce qui me vient de votre part.



1 Vergl. S. 58.

2 Vergl. Nr. 706S S. 36S.