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Comme Votre Altesse me marque que, jusqu'ici, Elle n'avait point encore eu des nouvelles d'outre-mer, Elle sera persuadée que je les attends également avec la dernière impatience, tant pour voir à quoi le ministère anglais s'est déterminé touchant les insinuations que Votre Altesse lui avait faites,1 que pour apprendre la manière dont le roi d'Angleterre s'est décidé par rapport à la conclusion du mariage de la Princesse fille aînée de Votre Altesse.2

Je ne disconviens pas que mon empressement pour avoir bientôt des nouvelles sur ces points, est d'autant plus grand, parceque j'ai hésité, en attendant, d'avancer quelque chose à la cour de Versailles touchant le renouvellement de son traité,3 et que je serais bien aise de savoir préalablement à quoi l'on se déterminera en Angleterre. J'assure, au reste, Votre Altesse de la vérité de mes sentiments d'amitié pour Elle et de l'estime bien particulière avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.


7081. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Potsdam, 18 novembre 1755.

Monsieur mon F'rère et Cousin. J'ai bien reçu la lettre que vous avez pris la peine de me faire du 14 de ce mois, et par laquelle j'ai appris avec satisfaction l'avertissement que le lord Holdernesse a fait donner à Votre Altesse sur ce que sa réponse sur certaine dépêche arriverait au plus tôt. Je vous remercie bien de cet avis, qui me suffit afin que j'attende à présent, sans le moindre empressement ni impatience, la réponse qu'on nous ira faire; nous en verrons au moins tout clair les arrangements qu'ils songent de prendre, la façon dont ils pensent sur nous, et ce que nous en aurons à espérer ou non.

Pour ce qui regarde le second point de la lettre de Votre Altesse touchant la mésintelligence qu'on soupçonne entre le roi d'Angleterre et la princesse de Galles,4 j'avoue que cet avis m'a causé de la peine et que, si j'ose m'en expliquer tout naturellement, il ne me paraît pas de trop bon augure pour le prompt succès du mariage de la Princesse fille de Votre Altesse. Je suspends encore mon jugement si l'on peut envisager cet avis comme une honnête défaite ou non; il en faut attendre plus d'éclaircissements, mais ce que je regretterais le plus encore, c'est la démarche que ma bonne et chère sœur a faite ci-devant, d'aller faire la visite au roi d'Angleterre,5 dont à mon avis elle aurait mieux fait de se dispenser encore. Je suis avec l'estime la plus distinguée, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 334—336.

2 Vergl. S. 303.

3 Vergl. S. 374.

4 Vergl. Nr. 7098.

5 Vergl. S. 210.