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7082. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 3. November, in Betreff der Bemühungen Frankreichs, Dänemark gegen England aufzureizen:1 „Je sais de fort bon lieu que la cour de Danemark a fait répondre par le comte de Wedell-Friis de la façon suivante aux insinuations que la France lui a fait faire à ce sujet. Primo : que, quant à ce qui concernait le projet d'envoyer une escadre dans la Baltique pour y exercer des représailles contre la Grande-Bretagne, au cas qu'elle insultât le pavillon danois dans les autres mers, la navigation du Sund et son commerce en général souffriraient trop d'une pareille démarche pour que l'on pût s'y déterminer. Secundo: que, quant à la seconde proposition sur laquelle le président Ogier avait insisté et qui était d'envoyer, au défaut de l'escadre susmentionnée ou bien indépendamment d'elle, une flotte dans la Méditerranée, afin d'y protéger le pavillon danois et d'en maintenir l'indépendance et la dignité, la cour de Danemark ne saurait également pas y condescendre, vu que les ports de l'Espagne étaient encore fermés à ses navires.“ 2

Knyphausen meldet ferner, dass er dem Minister Rouillé wegen der rückständigen braunschweigischen Subsidiengelder Vorstellungen gemacht habe:3 „Ce ministre m'a répondu que les fonds nécessaires pour ce payement étaient faits, et qu'il n'aurait point tardé si longtemps à les remettre, s'il ne lui était revenu de différents endroits que le duc de Brunswick avait contracté des engagements avec l'Angleterre. Mais que, comme Votre Majesté assurait le contraire, ce motif venait à cesser.“

„La mission du sieur d'Affry, que le ministère de France a choisi pour lui rendre compte des dispositions dans lesquelles la république de Hollande se trouve vis-à-vis de la France,4 aura trois objets principaux. Primo : Cet émissaire doit travailler à détruire la méfiance que l'Angleterre et la cour de Vienne ont su inspirer à la République contre la France, en lui retraçant les maux qu'elle a éprou-

Potsdam, 18 novembre 1755.

J'ai reçu par l'ordinaire dernier les deux dépêches que vous m'avez faites du 3 et du 7 de ce mois. Je me suis d'abord représenté que la cour de France trouverait bien de la difficulté pour disposer les cours de Suède et de Danemark à entrer dans ses vues pour s'opposer conjointement aux pirateries des Anglais et faire respecter leurs pavillons, de sorte que je ne présume pas que les représentations que la France a fait faire ultérieurement à la cour de Danemark, auront grand succès. Et, à vous parler confidemment et sans que vous en fassiez apparaître quelque chose, je pense que, vu la grande faiblesse avec laquelle la France agit contre l'Angleterre et à l'égard de son grand désir à faire la paix, dès qu'elle saura l'avoir, il vaut presque mieux qu'il n'y ait point d'autres puissances mêlées dans sa querelle, puisque, plus il y en aura d'intéressées, plus il coûtera à accommoder les différents intérêts des différentes parties, lorsque les choses arriveront à une négociation de paix.

Pour suivre le fil de vos depêches, je vous dirai que, quant au duc de Brunswick, vous insinuerez à M. de Rouillé, dès qu'il vous mettra sur ce chapitre, qu'ayant sondé ce Prince sur le renouvellement de son traité,5 il m'avait répondu que, comme son traite n'expirait que l'année qui vient, il



1 Vergl. S. 325.

2 Vergl. S. 200.

3 Vergl. S. 237.

4 Vergl. S. 342.

5 Vergl. S. 225.